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BATIR SON UNITE RESTE LE SEUL COMBAT QUI VAILLE POUR LA GAUCHE SENEGALAISE. Par Alla Kane

 

Le Sénégal d’aujourd’hui est un pays qui vient de loin. Il a subi le régime de quatre siècles d’esclavage, traversé un siècle de système de colonisation directe et vit actuellement sous les affres de plus d’une cinquantaine d’années de néo colonialisme. Son économie reste toujours sous domination étrangère. Son peuple se présente sous deux groupes nettement distincts : celui d’en haut constitué d’une minorité de dynasties politiques qui se  sont emparé des pans entiers de l’économie nationale leur permettant une accumulation de plus en plus dense et étendue de richesses considérables ; et, celui d’en bas, constitué de la grande majorité du peuple travailleur qui ne cesse de descendre dans les bas fonds de la pauvreté, de la misère, de la maladie et de l’ignorance.

 

Une démographie galopante caractérise sa population qui, d’environ 3.000.000 d’habitants en 1960 est passée à 12.000.000 en 2012. Une population essentiellement composée de jeunes qui en constituent 58% avec 47%  qui ont moins de 15 ans.

 

A travers les âges, le peuple sénégalais a engagé de multiples batailles dans sa marche vers le progrès et la liberté. Au plan politique, syndical, de mouvement de jeunes, de femmes, et d’étudiants, il a eu à engager des luttes héroïques pour sortir le pays du joug de l’oppression et de la domination étrangère. Et dans ces luttes, la gauche n’a jamais été en reste. Au contraire, elle a toujours eu à assurer le travail d’avant-garde pour l’organisation, la formation, la conscientisation et la mobilisation des forces combattantes.

 

De Lamine Ibrahima Arfang Senghor au début du 20e siècle à la victoire éclatante du 25 Mars 2012 de Benno Bokk Yakar sur le clan d’Abdoulaye Wade.

 

Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, tous les grands événements et tournants historiques de la marche en avant de notre pays, sont l’œuvre du travail militant engagé et méthodique de la gauche.

 

Pour l’illustrer on peut rappeler la création du Rassemblement démocratique africain (RDA) en 1946, la constitution de l’Union démocratique sénégalais(UDS) la section sénégalaise du RDA en 1948 ; la publication le 15 Septembre 1957 du Manifeste du Parti Africain de l’Indépendance (PAI) , l’organisation de la réception du Général De Gaulle à la place Protêt en Août 1958, la campagne pour le Non au referendum du 28 Septembre 1958, la poursuite de la bataille pour l’indépendance nationale, jusqu’à sa proclamation le 04 Avril 1960, la lutte contre le régime néocolonialiste de Senghor, jusqu’à son départ le 31 Décembre 1980, la lutte pour la démocratie et l’avènement de la citoyenneté jusqu’à la chute du régime de Abdou Diouf sous la conduite du Pool de gauche le 19 Mars 2000, les batailles au sein du Front Siggil Sénégal, le travail au sein des Assises nationales, la création du M23 et les batailles héroïques qui ont abouti a l’éclatante victoire du 25 Mars 2012 .

 

Mais, les victoires sont toujours confisquées par les forces rétrogrades et exploiteuses du peuple sénégalais.

 

Notre pays a connu 40 ans de règne de la social-démocratie sanctionné par le peuple le 19 Mars 2000 et 12 ans de gouvernance libérale sanctionnée également par le peuple le 25 Mars 2012.

 

Il lui reste une révolution à faire et celle-ci ne se fera que par la gauche. Mais pourquoi la gauche n’arrive t- elle pas à pouvoir la faire ? Pourquoi ses propres victoires sont elles toujours dévoyées ou confisquées par d’autres forces réactionnaires qui les retournent toujours contre les intérêts du peuple ? Pourquoi étant le  fil conducteur de l’histoire contemporaine de notre pays, la gauche n’a jusqu’à présent  pas pu marquer de son empreinte indélébile les espaces de pouvoir et de prise de décision réelle traduisant des ruptures décisives dans la prise en charge de son destin national par et pour le peuple ?

 

La gauche sénégalaise est-elle frappée de malédiction ? Souffre-t-elle d’une maladie incurable ? A l’heure présente, a-t-on réellement une gauche au Sénégal ?           

 

Les organisations se réclamant de la gauche comme les individualités qui en  revendiquent leur appartenance sont-elles réellement conscientes de la mission historique que leur pose avec acuité le tournant de l’évolution de la marche de notre pays et comme dirait l’autre, sont-elles alors prêtes à la servir ou à la trahir ?

 

Le diagnostic est déjà largement établi. Les analyses les plus exhaustives ont été faites. L’heure n’est plus à la parole mais à l’acte. Et il urge d’agir et de réagir. Il n’y a plus de temps à perdre. Il faut, dès maintenant, poser des actes concrets.

 

Le Front Siggil Sénégal, les Assises Nationales, le Benno Siggil Sénégal, le M23 , et enfin le Benno Bokk Yakar sont des mouvements qui ont fait leur preuve dans l’organisation , le soulèvement , la mobilisation et l’action populaire qui ont abouti à l’éclatante victoire de peuple sénégalais qui a mis fin à 12 années de règne du régime prédateur de Abdoulaye Wade.

 

Sans conteste la gauche y a joué un rôle de premier plan quant à leur mise en place, leur renforcement, et leur mise en action pour l’attente de l’objectif poursuivi.

 

Leur maintien et leur renforcement demeure plus que jamais nécessaires, mais cet objectif ne saurait être la priorité de la gauche à ce tournant historique de l’évolution de notre pays.

 

Les préoccupations fondamentales doivent rester et demeurer la concentration de tous les efforts pour l’atteinte immédiate de son unité organique et la mise en place d’un front à son initiative de toutes les forces démocratiques et progressistes de notre pays. Autrement dit, c’est dés maintenant qu’il faut préparer les échéances de 2017 et 2022 et créer les conditions incontournables d’une situation où la gauche sera le maître incontestable du jeu des alliances qui aura à poser ses propres conditions au lieu d’avoir à subir celles des autres

 

Pour ce faire, nous suggérons une double démarche consistant, d’une part, à la création d’un parti issu de la fusion voulue et proclamée entre deux ou plusieurs organisations appelé à se développer et à engager les batailles sur le terrain politique contre les autres organisations en place, et, d’autre part, la mise en place d’un large front ouvert aux organisations, partis politiques et individualités de gauche décidés à mettre en synergie leur engagement et leur militantisme au service du peuple sénégalais.

 

Un front de gauche qui s’appellerait Conseil National de la gauche sénégalaise qui sera structuré, hiérarchisé avec ses statuts et son règlement intérieur propre. Ce Conseil National constituera désormais la stature de toutes les alliances futures en vue d’éventuelles participations à des élections avec la présentation des candidats sous les couleurs de la gauche.

 

Les expériences vécues ces dernières années et les leçons qui devraient en être tirées nous font l’obligation de ne plus laisser la gauche à la traine des initiatives prises par d’autres dans l’intérêt d’autres forces pour des objectifs divergents d’avec ceux du peuple travailleur.

 

Il et temps que l’initiative et la conduite des opérations politiques reviennent à la gauche.

 

Décidons-le dès maintenant et mettons nous au travail sans relâche pour qu’aux prochaines élections de 2014, 2019 et 2022 la gauche se démarque, se manifeste et s’impose comme une force réelle avec laquelle il faudra nécessairement compter.

 

Et avec la nouvelle recomposition politique à laquelle nous assistons, la disparition programmée des dinosaures, de certains partis politiques avec les batailles fratricides internes qui ne marqueront pas de s’y livrer pour la promotion de nouveaux responsables sans grande expérience, la gauche pourra bien faire face le moment venu armée qu’elle est de son expérience, de son engagement, de sa formation et de son militantisme. Elle sera bien en mesure d’engager la bataille et de la gagner face à des adversaires qui ne feront pas le poids.

 

C’est pourquoi, aujourd’hui, la  priorité pour nous est la création d’un parti de gauche fort, uni, combatif, massif, stable, tenace, majoritaire, populaire, intelligent, révolutionnaire, imaginatif, énergique, anti-impérialiste, anti colonialiste, anti néocolonialiste, nettement délimité par rapport aux forces réactionnaires, féodales et obscurantistes.

 

Nous appelons les partis, organisations et individualités de gauche ayant atteint ce niveau de réflexion de faire le pas concret consistant en un saut qualitatif immédiat se traduisant par une fusion absorption de l’existant donnant naissance à un parti unique qui se mettra aussitôt au travail.

 

Un Conseil National de la gauche regroupant, sur la base d’une adhésion volontaire, toutes les organisations et individualités de la gauche, fonctionnant sur la base d’un programme minimum et régi par un règlement intérieur et un code de bonne conduite pourrait enfin servir de viatique à la gauche lui permettant d’aborder toutes les échéances électorales avec une position de force.

 

Un parti politique révolutionnaire de gauche pourrait servir de sève nourricière à ce Conseil national en y jouant le rôle d’avant-garde qui sied à tout parti révolutionnaire. C’est ce parti révolutionnaire qui manque le moins à la gauche sénégalaise. Attelons-nous à sa création, créons-le et aussitôt après préoccupons-nous de :

  • Sa massification et son implantation nationale ;
  • La formation à tous les niveaux de ses membres ;
  • Des sources de financement de ses activités ;
  • La recherche de financement d’un groupe de presse (journaux, radio, télévision).

 

Post–Scriptum

 

  • Ils étaient au nombre de 23 les signataires du Manifeste du PAI du 15 Septembre 1957 ;
  • Ils étaient au nombre de 82 sous la conduite de Fidel CASTRO qui avait débarqué de GRAMMA le 2 Décembre 1956. Seuls les 16 avaient survécu lors du débarquement ;
  • La longue marche sur 10.000 Km conduite par Mao Tsé-toung d’Octobre 1934 à Octobre 1935. Parti au nombre de 90.000, ils sont arrivés 15.000 au Yenan.

Ce qui est déterminant et doit nous guider, c’est la détermination - la volonté - la décision, l’engagement et la rage de vaincre. La victoire est au bout de l’effort.

 

Dakar, le 24 Mai 2012

ALLA KANE

 

 

 



16/08/2017
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