Bienvenue notre blog

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Quel bilan pour la gauche aux lendemains des élections locales du 22 mars ?

Il faut détruire Carthage disait l’autre dans

tous ces discours à propos de n’importe quoi.

Pour rappeler à tous leurs obligations vis-à-vis de

notre famille politique, ne nous fatiguons jamais

de répéter : il faut reconstruire la Gauche ! Et surtout

 soyons toujours à l’ouvrage.   

 

Un récent communiqué signé par le P.I.T a déclaré que « la défaite du pouvoir a été possible grâce à la persévérante construction durant toutes ces années, de l’unité et de la cohésion des forces de l’opposition pour laquelle le P.I.T n’a ménagé aucun effort ». La dernière interview de notre doyen Ousmane Badiane de la LD sur les colonnes de Walf quotidien confirme, s’il en était encore besoin, l’acceptation par la Gauche bennoistes du leadership stratégique de la social-démocratie (PS et AFP).

Leur succédant, un autre communiqué, nième acte stratégique donné en exemple par les autres familles politiques et dont les Gauches devraient s’inspirer, informait de la décision prise par le PDS et And Liggey Sénégal de créer un groupe libéral regroupant tous les conseillers locaux libéraux.

D’un côté aucun souci pour sa propre famille politique. D’un autre on reste toujours attaché, malgré toutes les vicissitudes, à la famille. Deux stratégies au service de deux familles politiques (les libéraux et la social- démocratie). Une absente : la Gauche toujours éparpillée, toujours soumise!

  

Liste alternative stratégique hors des listes PDS et PS/AFP

 

Nous disions à un de nos doyens de Gauche qui suggérait d’abandonner notre sempiternelle référence, pour beaucoup devenu « has been », à l’impérialisme pour le terme plus « in » et « soft » de mondialisation que : qui cède sur les mots (impérialisme, prolétariat, lutte des classes…) finit par céder sur la réalité (nécessité de la lutte contre l’impérialisme par exemple) ! La Social-démocratie n’est pas de gauche parce qu’elle n’est pas anti-impérialiste. Force est de constater qu’aujourd’hui, une bonne partie de la Gauche historique a rangé sous le boisseau son étendard. Or le PS, l’AFP et les autres de la famille social démocrate libérale ont décidé, tout comme les libéraux, de créer eux également un groupe social démocrate dans les collectivités locales.

 

A partir de Koungheul nous tentons de participer au débat qui se pose aujourd’hui de manière objective à tous les membres de notre famille politique sur les questions de tactique et de stratégie. Notre participation sera donc pour plusieurs raisons partielle et parcellaire. Car nous ne détenons pas encore de photographie précise des reconfigurations politiques issues des dernières élections locales. Et plus précisément de la place de notre famille politique éclatée dans ces reconfigurations qui renseignerait plus que tout sur la réalité des véritables rapports de force entre familles politiques. Cette participation est aussi partiale car centrée sur notre famille politique : la Gauche et à partir de l’expérience locale qui a vu notre liste alternative aux pôles libéral et social-démocrate, Pencoo, l’emporter à Koungheul  !

 

Cet ancrage dans cette stratégie qui vise à briser le bipolarisme ne nous amènera jamais à faillir à nos obligations tactiques et de principes démocratiques. Cette stratégie ne nous a pas empêchés de rédiger pour les bennoistes une lettre de protestation contre la machination d’une tentative de la Coalition Sopi de lui confisquer sa victoire par 11 voix de différence. Cette stratégie n’a pas empêché Ferñent / M.T.P-S de rédiger une lettre de soutien, adressée au commandant de la brigade de la gendarmerie de Koungheul, face à la tentative d’un sénateur libéral d’intimider la tête de liste Benno dans la CR de Fass Tièkène. Cela ne nous a pas empêchés d’être aux côtés de militants du FSS dans la lutte des paysans de Ida Mouride pour le respect des droits des paysans lors de la dernière cession des intrants agricoles. Cela ne nous a même pas empêchés de  rédiger, pour un militant du PDS un mémorandum pour un forage et un poste de santé à Sidack ou encore de nous faire l’écho de la dénonciation par des militants du PDS des pratiques du PCR libéral de Ribot Escale  qui voulait notamment priver injustement l’ONG libérale dénommée Union Nationale des 3 « P » d’aliments de bétail.Des militants de Benno nous accusent (nous de la Coalition Pencoo et plus particulièrement nous de Ferñent / M.T.P-S) dans une des communautés rurales (CR) du département de Koungheul d’avoir empêché sa victoire sur Sopi qui la devance de 43 voix. Pencoo n’ayant obtenu « que » 217 voix (un conseiller rural) contre 1510 pour Benno et 1553 pour Sopi. Certains bennoistes de regretter qu’il n’y ait pas eu d’alliance avec Pencoo. Nous de Ferñent  travaillons à ce que la prochaine fois la Gauche sinon devance les autres familles politiques du moins réduise la différence de voix avec elles. Ce reproche est justement le piège parfait du système du bipolarisme dans lequel la Gauche a été empêtrée avant l’alternance et après l’alternance. Il s’agit ici du fameux « vote utile » qui change les politiciens sans changer la politique. Or, il n’est pas d’autres voies possibles pour en sortir que l’indépendance politique de la Gauche vis à vis des pôles libéraux (PDS) et sociaux libéraux (PS, AFP). 

Toutes les questions démocratiques exigent de nous, Gauche, une alliance tactique avec tous les autres démocrates de quelque famille politique que ce soit. Souvenons-nous, les avancées démocratiques nous permettent de faire comprendre aux populations quel est le véritable problème auquel nous sommes confrontés. Et de les extirper des contrevérités savamment inoculées par les autres familles politiques et « boites à penser » semi-coloniales et des erreurs faites par des compatriotes nationalistes. Contrevérités ou erreurs du genre : le problème du Sénégal est un problème d’hommes, de gestion, de détournement de deniers publics, d’honnêteté, de régime politique (présidentialisme ou parlementarisme). Ou encore des idées du genre « le président est bon mais c’est son entourage qui est mauvais », « ce sont les exécutifs locaux qui ne jouent pas leur rôle », etc. Tant que ces questions démocratiques ne seront pas réglées, le fond du problème continuera à être confus dans la tête du peuple. Lorsqu’elles seront réglées, subsisteront malgré tout les problèmes sociaux, économiques et culturels et alors il faudra chercher un autre bouc émissaire jusqu’à l’identification du véritable cancer qui ronge l’Afrique en général, le Sénégal en particulier : l’impérialisme. Ce processus participera ainsi à élever la conscience populaire pour rendre le peuple, notamment à travers la conquête du pouvoir par les travailleurs, capable de s’atteler aux tâches fondamentales de la maîtrise des ressources nationales au service du développement national.

 

Des conseillers municipaux et ruraux au service des populations

 

C’est pourquoi d’ailleurs se pose à nous, la Gauche, la question de savoir dans quel cadre nous inscrivons notre activité au parlement et dans les conseils régionaux, municipaux, ruraux. L’oubli que nos élus doivent dans ces institutions servir le peuple serait une grave faute qui ne nous différencieraient nullement des PDS et PS/AFP qui ont tour à tour géré le pays. Le parlementarisme et le municipalisme doivent être aussi une école pour dissiper les illusions que notre peuple entretient vis-à-vis de ces institutions de l’Etat semi-colonial. Illusions entretenues par les ‘think tanks’ impérialistes. La démocratie participative permet d’impliquer les populations et donc de leur révéler les limites des institutions bourgeoises semi-coloniales. Si les deniers municipaux sont bien gérés dans le cadre d’une démocratie participative, il faudra bien chercher la cause des problèmes qui subsisteront à  Koungheul, Grand Dakar, Richard Toll, Ziguinchor, Nguèkhokh… ailleurs que dans les duperies, les intoxications et autres mensonges bourgeois semi-coloniaux.

En outre, pourquoi nous Gauche avons-nous peurs, plus que tous les autres, des périls ethnicistes, confessionnels, confrériques ? Parce que cela obscurcit davantage encore la conscience des travailleurs et des peuples, les divisent contre leurs propres intérêts collectifs de classes sociales et leurs intérêts nationaux. Au lieu de se fixer sur l’ennemi commun qu’est l’impérialisme dans les semi-colonies, le capitalisme dans les pays impérialistes, travailleurs et peuples se fixeront en chiens de faïence avant de tomber dans le piège de guerres nationales, ethniques, confessionnelles, confrériques. Et c’est cela que favorisent les impérialistes et leurs valets des bourgeoisies nationales. C’est dire donc que nos tactiques doivent être résolument au service de notre stratégie. Telle tactique, telle stratégie et vice versa. Dis moi quelle est ta tactique et je te dirai quelle est ta stratégie.

Un élément de Gauche peut se tromper dans la définition d’une tactique. Ce n’est pas toujours simple de savoir se retrouver dans le dédale de la lutte des classes. Pour les jeunes militants révolutionnaires comme nous, il faut à la fois une formation,  une certaine expérience et un certain compagnonnage avec nos anciens pour finalement trouver le Fil d’Ariane. Nous acceptons que nous sommes loin d’avoir maîtrisé la question. Nous pensons d’ailleurs par la même occasion que l’unité de notre famille politique nous permettra ensemble de mieux aborder ces questions. Mais quand les erreurs tactiques se  succèdent structurellement est en cause alors la stratégie.

C’est pourquoi d’ailleurs nous pensons, en toute camaraderie, que toutes les Gauches, à commencer par nous, qui ont voté oui au dernier référendum constitutionnel ont commis une erreur. Car le non, et certainement l’abstention, qui dénonçaient le présidentialisme/monarchisme, entre autre, étaient conformes à l’approfondissement de la démocratie qui permet de dissiper les illusions du peuple sur la démocratie bourgeoise semi-coloniale. C’est d’ailleurs le lieu de saluer le PIT qui avait fait une analyse concrète pertinente de la situation concrète de l’époque en appelant au NON. C’était en 2002 ! Depuis lors, la vie, c'est-à-dire la lutte des classes, n’a eu de cesse de confirmer la justesse de cette position tactique.

Mais en revanche toute la période historique ayant préparée l’alternance en 2000 jusqu’aux dernières élections locales de 2009 est parsemée d’erreurs qui se sont traduites par la soumission de la gauche successivement aux familles politiques libérales et social-libérales. Et le mal a  profondément pris racine. Car jusque dans les villages les plus reculés de notre pays la leçon magistrale enseignée aux populations par la Gauche est sue ! Ainsi, dans la communauté rurale (CR) d’Ida Mouride deux candidats du PDS se tiraillaient le poste de Président de Communauté Rurale (PCR), les deux autres coalitions ayant au total 11 conseillers contre 35. Les autres coalitions ont décidé de jouer les arbitres en soutenant un  candidat libéral contre le PCR libéral sortant vomi par tous. Cela ne vous rappelle-t-il rien ? La théorie et la pratique des alliances sans principe au gré d’intérêts personnels ou claniques de l’alternance ! Or ce candidat est inconnu aux bataillons des luttes populaires et paysannes de la CR. Hier, militant du PDS qu’a-t-il fait quand on volait les paysans ? Rien ! Demain en cas d’abus que feront ses camarades ? Rien ! Comme les années précédentes. En plus ce candidat achetait au su de tous les votes de certains conseillers pour préparer son face à face contre le PCR sortant. La Coalition Pencoo dont nous sommes membres n’a pas présenté de candidatures. Le seul conseiller de Pencoo, qui n’est pas militant de Ferñent / M.T.P-S, malgré tous nos échanges, a préféré soutenir ce candidat libéral contre le PCR sortant. Finalement, le PCR sortant est sorti gagnant le jeudi 9 avril 2009.

Le même jour, dans la CR de Fass Tièkène, le même scénario a failli s’y dérouler.  Un jeune militant de Ferñent / M.T.P-S y a défendu, dans un premier temps, l’idée de se liguer avec une tendance contestataire du PDS opposée à la candidature désignée par le responsable libéral local,  Mor Dieng, pour avoir une commission notamment la domaniale pour, disait-il, avoir un œil sur une partie de la gestion et pouvoir en informer la population, dénoncer certaines pratiques et être mieux perçu par la population. Cela ne vous rappelle-t-il rien ? La théorie de l’entrisme ! Nous lui avons demandé et si aujourd’hui les dirigeants de Ferñent / M.T.P-S sous ce même prétexte se proposaient de s’allier à A. Wade ?

Ce débat a ainsi été l’occasion d’une démarcation politique d’avec des pratiques qui réduisent la politique à des manœuvres sans principes en vue de « participer au pouvoir », pratiques héritées des partis de la bourgeoise semi-coloniale libérale PDS et alliés et social-libérale PS/AFP. Or la lutte des classes en général, la politique en particulier ne doit pas être le domaine réservé aux personnalités versatiles selon les intérêts personnels ! Mais c’est celui des principes pour qui veut aller loin au service de sa classe, ici la paysannerie, en minimisant les risques d’erreurs. Ce militant s’est finalement présenté contre le candidat libéral qui a gagné. Il a eu six (o6) voix contre 37. Il a gagné la sympathie d’un nombre important d’habitants de Fass Tièkène qui l’ont félicité et encouragé pour avoir, dans sa défense des intérêts des populations, osé défier le « sénateur, entrepreneur, transporteur, opérateur économique » et nouveau PCR libéral Mor Dieng. Des deux tactiques de la même coalition Pencoo dans les deux communautés rurales d’Ida Mouride et Fass Tièkène du département de Koungheul, laquelle a fait flotter l’étendard de Pencoo ? Laquelle a fait avancer, même d’une once, le travail de Pencoo ? Laquelle a mieux clarifié les choses au niveau des populations ? Laquelle a servi les intérêts de notre famille politique et partant ceux des masses laborieuses ?

Chers frères et sœurs de la Gauche remplaçons Ida Mouride et Fass Tièkène par nos collectivités locales. Et même par le Sénégal dans son ensemble. Remplaçons Pencoo par la Gauche. Et méditons, discutons, tentons de nous convaincre tout en ayant des activités communes au service des masses ouvrières, populaires et de notre famille politique. Même l’Imam M’Baye Niang du MRDS fait le constat suivant dans son interview à Walf du 24/04/09 : sur les 14 Communes d’arrondissement de Dakar, 12 sont dirigées par le PS et sur les 10 grandes villes du pays, 6 le sont par le PS, 2 par l’AFP, 1 l’APR de Macky Sall et 1 le FSDJ. Mais où est donc la Gauche dans tout cela ?!

Maintenant, il est clair que la stratégie précède la tactique. La tactique ci-dessus évoquée ne vaut que pour une stratégie et une seule. La stratégie de lutte pour une seconde phase de décolonisation après les indépendances politiques des années 6O. La stratégie de lutte contre l’impérialisme pour le développement national et panafricain. Partageons nous toujours cette stratégie ? Telle est, il est vrai, la question posée et à résoudre collectivement.

En attendant, nous sommes partisans d’une relance de la Gauche comme moyen de donner aux masses, indépendamment des libéraux et de la social-démocratie, les moyens politiques et organisationnels de leur émancipation comme le voulait l’Appel du 28 novembre 2006 pour un front électoral alternatif signé par Ferñent / M.T.P-S et le RTA-S. Appel qui avait donné naissance à Pencu Askan Wi qui était membre de la coalition Jubanti Sénégal lors des présidentielles de 2OO7.

Pour cette relance de la Gauche nous sommes impliqués en tant que Ferñent / M.T.P-S avec Le MPC, l’UDF, Yonnu Askan Wi et nos doyens du Manifeste du PAI dans un processus d’échanges et d’unité d’action.

Force est de constater qu’à l’occasion des élections locales, nous nous sommes, encore une fois comme par le passé, dispersés et avons été incapables de mettre en pratique une alliance stratégique de la Gauche anti-impérialiste alternative aux pôles libéral et social-libéral. Le résultat est que tout le monde constate qu’à la tête de toutes les collectivités gagnées par l’opposition se retrouvent les vaincus de 2000, la grande famille social démocrate.

Mais nous espérons que nous allons en revenir à l’esprit des résolutions avancées, suspendues temporairement le temps des élections, pour les mettre en pratique et surtout les approfondir d’ici 2012. C’est pourquoi comme nous l’avions écrit dans un texte précédent nous réinvitons tous les membres de notre famille « à la persévérante construction (…), de l’unité et de la cohésion des forces de gauche qui ne doivent ménager aucun effort pour rendre possible la défaite de toutes les forces politiques semi-coloniales et de l’impérialisme au Sénégal. Cela est possible car nous savons les membres de notre famille politique inflexiblement attachés à l’intérêt national ».

Dans cette perspective, mettons sur pied le rassemblement de toutes les organisations de Gauche qui en ont assez avec ce suicide politique qui n’a que trop duré. Le rassemblement de tous ceux qui souhaitent « se défaire de l’hégémonie de la social-démocratie libérale à travers Bennoo pour retrouver la voie de l’autonomie populaire » par l’édification de la Gauche comme force politique organisée.

Nous sommes aussi du même avis qu’un de nos doyens dont le souci est de « susciter un débat de fond sur ce qu’il faut faire au lieu de compter les élus ». En effet le nombre de conseillers, ou les postes occupés au sein des conseils municipaux, ruraux ou régionaux ne détermineront jamais, à eux seuls, la justesse d’une ligne, d’une tactique, d’une stratégie.

Toutefois nos participations éclatées aux élections locales se sont traduites par des gains en élus locaux. Nous suggérons donc de faire collectivement le bilan de nos participations aux élections locales, éclatées à l’image de notre famille politique, pour en tirer ensemble les leçons pour l’avenir.

Nous proposons, par ailleurs, la mise sur pied d’un Groupe des conseillers de Gauche. Cela permettra de répondre aux  questions suivantes. Combien de conseillers les partis de la Gauche authentique ont-ils eu au sortir de ces dernières élections ? Quel est le programme de formation et de suivi de l’activité locale à l’endroit de ces conseillers de Gauche ? Comment agir pour commencer à faire vivre la démocratie participative à la base ? Ainsi, nous pourrons mutualiser la formation, le suivi et coordonner l’activité des conseillers de Gauche au service des populations et de notre stratégie pour l’édification d’une force organisée nationalement puis panafricainement implantée des travailleurs du Sénégal et d’Afrique.

 

Koungheul, le 10/04/2009

Guy Marius Sagna

 

 



07/08/2017
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