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Le néo colonialisme contre la sécurité des citoyens en semi colonie

 

Trois jours de deuil national avaient été décrétés suite à l’incendie du Daaka de Médina Gounass qui avait fait 22 victimes. Voilà qu’aujourd’hui nous pleurons les huit morts du drame du Stade Demba Diop. Le naufrage du bateau le Joola (2.000 morts) et le chavirement de Benttenty (21 morts) constituent des actes d’accusation contre le semi colonialisme cinquantenaire sénégalais dont le président de la république, Benno Bokk Yaakar (BBY) et l’assemblée nationale ne sont que les actuels comités de gestion.

 

Le Sénégal est endeuillé tous les jours. Tous les jours 80 sénégalais perdent la vie d’une façon singulièrement toute aussi choquante. Les 76 sont des enfants de moins de 5 ans. Les quatre (04) sont des femmes. Ils meurent d’infection respiratoire aigüe, de diarrhée, d’une grossesse ou des suites d’une grossesse…Au total, le Sénégal se retrouve, à la fin de chaque année, avec une comptabilité génocidaire d’au moins 29.200 morts évitables. Ce chiffre est soigneusement caché en le ravalant au rang de simple statistique. 

 

« La mort d’un homme est une tragédie. La mort d’un million est une statistique » avait dit Staline pour montrer comment les oppresseurs présentent la réalité aux opprimés pour mieux pérenniser leur oppression. C’est dans ces statistiques notamment que sont relatés les crimes du système semi colonial sénégalais et la monstruosité des options politiques en cours depuis 57 ans. Et nous osons paraphraser Simone Weil. Croire à la campagne électorale de BBY et de tous ceux qui ont eu à gérer ce pays, c’est croire des criminels sur parole.

Les miettes qui restent après la prédation de nos ressources par les multinationales qui chassent en meute au Sénégal sont vampirisées par la bourgeoisie bureaucratique de mille et une manières les unes plus sophistiquées que les autres.

 

Quand on regarde la vidéo du drame du Stade Demba Diop, on remarque sur les gradins l’extrême insuffisance en nombre des forces de l’ordre lors du déchainement de la furie des supporters. En plus grand nombre, elles auraient pu s’interposer et tenir en respect les supporters. Comment le pourraient-elles quand il y a 22 départements sur 45 dépourvus de poste de police ou de gendarmerie ? Comment le pourraient-elles quand le Sénégal ne dispose que de moins de 2.800 policiers pour 14 millions de sénégalais alors qu’il devrait y en avoir au moins 14.000 ?

 

Le CAC 40 et les autres multinationales de la Triade ont plus besoin de nos ressources que la sécurité de nos populations et les conditions de travail des policiers. Le confort de la bourgeoisie bureaucratique APR-Benno Bokk Yaakar - assuré à coup de fonds politiques, salaires et privilèges indécents et insolents - est plus important que les vies des 29.400 enfants de moins de cinq (05) ans et des femmes en grossesse.

 

Ces 29.400 sénégalais sont, pour la majorité, issus des milieux ouvrier, paysan et populaire. La sagesse populaire sénégalaise a raison elle qui affirme que « rongoñu badolo moy sim ceere buur ». Reprise en cela par Victor Hugo : « C’est de l’enfer des pauvres qu’est fait le paradis des riches ».

 

Le drame du Stade Demba Diop, comme les précédents et ceux à venir, nous rappelle tragiquement l’incapacité du régime semi colonial du Sénégal d’assurer la sécurité des citoyens. Cette incapacité n’a rien à voir avec l’incompétence - érigée en thème de campagne par certains - du président Macky Sall et de son gouvernement. L’incompétence n’a jamais été le problème des 40 ans du PS ni des 12 ans du PDS. Cette incapacité est liée à la faiblesse des ressources disponibles pour le peuple du fait de l’accaparement dont elles font l’objet par l’impérialisme et la bourgeoisie bureaucratique. Sans cette lecture impossible de comprendre pourquoi près de 50% du territoire du Sénégal est sans caserne de sapeurs-pompiers.

 

Impossible de comprendre pourquoi à Malem Hoddar, le chef de secteur des Eaux et Forêts n’a ni voiture ni moto et que le seul agent ayant une moto l’a reçue en 2017. Impossible de comprendre pourquoi il n’y a que deux unités légères pour toute la région de Kaffrine, pourquoi la citerne de Kaffrine a un problème de pneumatique et qu’il faut attendre qu’il y ait le feu pour la remplir. Comment faire face aux feux de brousse avec ce dénuement ?

 

Sous ce rapport, le débat sur le type de bulletin à utiliser lors des élections législatives et présidentielle est important pour tous les sénégalais. Il est tout simplement scandaleux que BBY refuse de passer au bulletin unique.

Les 47 bulletins reviennent au peuple du Sénégal à:

20FCFA l’impression X 7.500.000 bulletins de vote X 47 listes= 7.050.000.000FCFA.

 

Le bulletin unique aurait coûté au peuple du Sénégal tout au plus :

50FCFA l’impression X 7.500.000 bulletins de vote= 375.000.000FCFA.

Il aurait fait économiser au peuple du Sénégal : 7.050.000.000FCFA - 375.000.000FCFA= 6.675.000.000FCFA.

 

Aucune contrainte technique n’empêchait de passer au bulletin unique pour ces législatives-ci. Aucune sinon le projet d’achat d’électeurs par Macky Sall comme cela se faisait sous Wade et le Parti socialiste. Aucune contrainte sinon peut-être les messieurs 10% qui vont voir leur mangeoire sinon disparaître du moins fondre comme neige au soleil.

 

Aucune contrainte technique n’empêche au peuple du Sénégal de bénéficier d’un ratio d’un (01) policier pour mille (1.000) habitants, de combler le gap de quatre (4.000) sages-femmes, d’éradiquer les 57% de taux d’analphabétisme…

 

La contrainte est politique : l’application volontaire des diktats impérialistes par les politiciens apatrides du pouvoir comme de l’opposition qui s’alternent au sommet de l’exécutif, au sommet du législatif et des municipalités comme dans des mangeoires.

 

Pour lever cette contrainte politique, nous avons besoin de mettre en avant des résistants à la domination néo coloniale. Et les élections législatives du 30 juillet prochain constituent une étape importante dans la libération de notre peuple. La liste Ndawi Askan Wi/ Alternative du peuple avec Ousmane Sonko comme tête de liste est, de toutes les 47 listes, celle qui pose fondamentalement dans son analyse, ses propositions de mesures, les organisations qui la composent et le profil de ses candidats la nécessité de la conquête de la souveraineté économique et de la souveraineté démocratique. Votons Ndawi Askan Wi !

 

Dakar, le 17 juillet 2017

Par Guy Marius Sagna

Directeur de campagne de la Coalition Ndawi Askan Wi/ Alternative du peuple

 



24/07/2017
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