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LIVRE DE SADIO CAMARA : CHAPITRES VII : DIVERGENCE AVEC SEYDOU SUR L'INTERPRETATION A DONNER A NOTRE TENTATIVE DE MAQUIS.  

Au cours de la rédaction d'une correspondance ou d'une déclaration, Seydou CISSOKHO, pour parler de notre tentative de développement de maquis, a parlé de «colonisation révolutionnaire». Surpris par le recours à cette expression nouvelle, je lui demandai sa signification. Il répondit qu'il ne fallait pas avouer qu'il s'agissait de maquis. Je lui ai exprimé mon opposition catégorique. J'étais fier de notre initiative, affirmais-je.

Je n'ai ni honte, ni peur d'avouer que nous avions voulu mettre en place des maquis pour des raisons objectives. Nous n'avions pas d'autres choix face à l'intolérance, au totalitarisme et à l'arbitraire de Senghor et de son parti (UPS) et leurs maîtres impérialistes français.

 

Ils nous empêchaient par la violence d'exercer nos droits et libertés collectifs et individuels. Nous n'aurions jamais pensé un seul instant à développer des maquis si nous avions la liberté de nous organiser politiquement à savoir: exprimer nos opinions, nous réunir publiquement, participer aux élections pour briguer le suffrage de nos compatriotes dans la transparence et le respect des résultats des urnes. Comme le dit l'autre << l'existence sociale détermine la conscience sociale >>.

 

Plus tard, Amath DANSOKHO me rapportera la même expression à la suite de Majmout DIOP. Il exprimait son désaccord avec la tentative de nier de la sorte la thèse du maquis.

En outre, Charles GUEYE, vice-président du PAI de Majmout DIOP, dans une interview accordée au journal Walfadjiri des Samedis 13 et dimanche 14 juillet 1991 -N* 723, page 8, s'est livré lui aussi à des dissertations pour tenter de maquiller la tentative d'implantation de maquis.

Mieux, il a recouru à une  formule non éloignée de celle de Seydou et de Majmout. Il baptisera l'initiative de «guérilla politique».

 

Alors j'ai fini par croire que les concepts de «  colonisation révolutionnaire » et de « guérilla politique » avaient été discutés et arrêtés par l'ancienne direction du PAI pour masquer notre volonté de ne pas nous soumettre a l'arbitraire du parti au pouvoir, soutien   zélé de l'impérialisme français et des autres puissances impérialistes.

 

Pour ma part, aujourd'hui comme hier, notre tentative de lutte armée correspondait bel et bien à l'époque et s'inscrivait en droite ligne du patrimoine de résistance de notre peuple, du chemin indiqué par les grandes figures patriotiques et anticolonialistes comme El Hadj Omar, Moussa Molo, Mamadou Lamine Dramé, Djignabo, pour ne citer que ceux-là.

 

Il n'est pas donné à tout le monde de tenter un tel chemin, le chemin de l'honneur et de la dignité. Sinon, tout le monde serait héros et la notion de héros n'aurait pas existé, parce que sans signification.

Il est  courant de voir des gens porter sur leur poitrine l'effigie de telle ou telle personnalité historique, tenir des conférences sur les hauts faits de tel ou tel personnage ayant marqué la vie de son peuple, mais sont incapables de faire comme eux.

Par exemple beaucoup de compatriotes l’ébous? ou non aiment se targuer de la lignée de Lat-Dior, de diffuser ses hauts faits, etc... Mais, je doute que s'ils étaient présents le jour où Lat-Dior allait à son combat ultime de Derkeulé, qu'ils le suivraient.

 

Voilà pourquoi, ceux qui ont entrepris de suivre le chemin tracé par les grandes figures anticolonialistes pour la liberté et la dignité de nos  peuples doivent être fiers. Ils méritent d'être honorés, sont de ceux-là les martyres du PAI et notamment les maquisards de 1965.

 

LA CONFERENCE NATIONALE RECTIFICATIVE DE MAI 1967

Ce fut au bout des résultats du travail de réorganisation effectué jusqu'alors et de vaines tentatives de rencontres à l'intérieur avec les autres dirigeants hors du Sénégal que la Conférence Nationale Rectificative fut convoquée le 1er mai 1967 a Dakar, a Bopp, dans la villa N  137 alors habitée par le camarade Salif DIOP.

     

 Elle a regroupé l'ensemble des délégués des régions organisées du parti à l’exception de ceux de la Casamance empêchés. Ayant approuvé le rapport introductif des assises, la conférence, à l'unanimité des délègues présents, prit les décisions intérimaires suivantes :

- Suspension de l'ancien Comite Central du fait de l'impossibilité de réunir ses membres

- Suspension provisoire de ses fonctions  dirigeantes du 1er Secrétaire de l'époque, Majmout DIOP, pour fautes politiques et autres manquements à nos valeurs morales et à l`éthique communiste

- Installation d`un Comite Central Provisoire de 20 membres, chargé de conduire  l`activité d`ensemble de l`organisation, d`élaborer un rapport sur l`expérience du parti et les perspectives de sa lutte en  vue d`une conférence nationale pour la solution définitive de la crise.

 

Mandat du Comite Central provisoire élu au camarade Amath DANSOKHO pour assurer la représentation extérieure du parti et, avec, comme première tâche, en notification aux Comites Centraux des parti frères et aux Sections du Mouvement des Etudiants PAI (MEPAI) dans les pays d`Europe de l`Ouest et de l`Est les décisions rapportées plus haut.

 

Composition du Comite Central Provisoire

1- Amath BA : Docteur en médecine, ancien Président de la FEANF, exclu en 1967 pour adhésion clandestine au parti gouvernemental (L’U.P.S)

2- Sadio CAMARA : Instituteur, membre suppléant du C.C relevé, a adhéré en 1957 ;

3- Seydou CISSOKHO: Instituteur, signataire du Manifeste en 1957, membre du CC et du  SEPO relevés;

4- Mady DANFAKHA, Commis révoqué, a fait un stage au komsomol, permanent à partir de 1962:

5 – Amath DANSOKHO ; journaliste, membre titulaire du CC et du SEPO  relevés, adhérent en 1957;

6- Moussa DIOUF : Chauffeur, membre suppléant du C.C relevé, adhérent  en 1962

7- Birahim DIAGNE: Etudiant, Président de l’U.E.D  et 1er responsable du parti à l`université en 1967, adhérent en 1959:

8- Salif DIOP: Instituteur, responsable syndicaliste en mars 1967, adhérent en 1958:

9- Alla KANE : Instituteur, révoqué en 1962, membre du CC et du SEPO relevés, adhérent en 1958;

10- Elimane KANE: Instituteur ; 1er Secrétaire régional de Thiès en 1967, a adhéré en 1958

11- Saïdou NDONGO: Professeur de mathématiques, membre suppléant du CC relevé adhérent en 1957

12- Babacar SOUMARE: ouvrier en retraite, permanent à partir de 1957

13- Bakhao SECK: Infirmier laborantin – 1er Secrétaire Général du Cap-Vert en 1967, a adhéré en 1958;

14- Babacar SY: Comptable, membre titulaire du CC et du SEPO relevé, adhésion en 1957

15-Amadou Falilou THIAM: Secrétaire d`Administration, membre suppléant du CC relevé adhésions en 1957

16- Mamadou DIOP: Professeur de physique, ancien dirigeant de L`UGES; 2eme Secrétaire Général de la région de Thiès en 1967- exclu en 1968 pour fautes politiques  graves

17- Samba D’ioulé THIAM: Professeur de mathématiques, ancien Président de l`Union des Etudiants de Dakar (UED), a adhéré en 1959

18- Abou TOURE: Professeur de lettres, 2eme Secrétaire Général de Kaolack en 1967, a adhéré en 1960

19- Matar NDIAYE: Technicien de banques, a adhéré en 1959, exclu en 1968 pour faute politique grave

20- René TRAORE: Instituteur 2eme Secrétaire régional  du Cap-Vert en 1967, a adhéré en 1958, suspendu en 1967 pour faute politique grave.

21- Seyni NIANG: Professeur de mathématiques, membre titulaire du CC et du  SEPO relevés, déchargé sur sa demande en1968.

 

Observations

 La composition du Comité Central Provisoire compte:

- 5 membres titulaires du CC et du SEPO relevés ;

- 6 membres suppléants du Comite Central relevés

- 4 secrétaires régionaux en poste en mai 1967 ;

- 6 délégués de la conférence, Secrétaires régionaux adjoints en poste en mai 1967

Nous avons fait publier une liste dudit Comite Centrale provisoire dans le journal «le Matin»  en nous fiant à notre mémoire, c'est-à-dire sans procès verbal de la conférence de mai 1967. Ainsi cette liste comporte des noms de camarades qui ne font pas partie des membres du Comite Central Provisoire à savoir : par ordre alphabétique: Mbaba GUISSE; Mohamed LAYE; Ibnou MBAYE; Abdoulaye NDAO; Francois LO.

 

Composition du Secrétariat du Comite Central Provisoire

- Seydou CISSOKHO: Secrétaire Général chargé des relations extérieures, permanent, marié, six enfants

- Babacar SY: Secrétaire Général Administratif, chargé des finances et des entreprises, permanent, marié sans enfant

- Birahim DIAGNE: Secrétaire aux organisations de masses (Syndicats, Etudiants, Jeunes)

- Sadio CAMARA: Secrétaire à l'organisation, permanent, marié deux enfants ;

- Mady DANFAKHA: Secrétaire à l'éducation et à la presse, permanent; marié un enfant

- Babacar SOUMARE: Secrétaire aux finances, permanent, chargé de famille.

Il faut signaler que quelques mois avant la tenue de cette conférence, le Président Senghor promulgua la «loi n* 67-05 du 24 Février 1967 accordant l'amnistie de certaines infractions consistant à porter atteinte à un intérêt politique de l'Etat, etc.»

Le délai prescrit pour bénéficier des dispositions de la loi était de six (6) mois, à compter de sa date de promulgation (24 Février 1967).

 

Après analyse de la conjoncture dans laquelle intervint cette initiative du gouvernement, le Comite Central Provisoire concluant à l'idée de mettre à profit cette circonstance pour le retour à la vie publique d'un certain nombre de cadres du parti. Ainsi, il prit les décisions suivantes :

- Les camarades détenus et les camarades Enseignants révoqués devaient adresser des demandes individuelles d'amnistie et de réintégration dans leurs fonctions pour ceux qui étaient fonctionnaires;

- Il était demandé également au camarade Amath DANSOKHO de formuler une demande d'amnistie à adresser au Président de la République. Il faut rappeler que le camarade a été condamné par contumace en 1966 par le tribunal spécial à la peine ferme de cinq (5) ans d'emprisonnement.

 

La formule arrêtée, après discussion au sein du Comite Central Provisoire, comportait la demande proprement dite et l'idée (exprimée sous la forme de l'opinion d'un citoyen qui écrivait) selon laquelle une amnistie politique générale créerait les conditions d'un progrès politique certain pour le regroupement des forces démocratiques et patriotiques du pays. Cette idée était considérée comme une façon d'introduire un de nos mots d'ordre et de marquer ainsi la présence politique du parti à travers les demandes qui seraient reçues.

 

- En outre, le Comité Central Provisoire adressa à l’ex 1er Secrétaire, Majmout DIOP, une lettre pour l’informer des décisions prises par la conférence rectificative de mai 1967. Nous la publions ci-dessous.

 

Le Comite Central Provisoire du PAI- Dakar.

Au

Camarade Majmout DIOP;

Ex- Secrétaire Général du PAI

Camarade,

 

Ignorant ton adresse, nous n'avons pas pu te communiquer, à titre individuel, les décisions prises par la Conférence Nationale de notre parti réunie en mai 1967 à Dakar.

Nous savons aujourd'hui que tu as été informé officiellement des décisions de la conférence par le camarade Amath DANSOKHO désigné par cette dernière pour représenter le parti sur le plan extérieur.

 

Nous venons par la présente lettre confirmer les décisions que tu connais à savoir:

- la suspension de tous les organes centraux de la direction du PAI. ( Comité Central, SEPO) et par voie de conséquence la suspension du Secrétaire Général de ses fonctions;

- la suspension du Secrétaire Général du PAI ;

- le remplacement des organes de directions suspendus par un Comite Central Provisoire dont le mandat est de faire le bilan des dix années d'expérience du parti afin de dégager des perspectives claires, de préparer les prochaines instances (conférence ou congres) du parti où seront discutées toutes les questions en suspens et de s'occuper des tâches d'organisation et de relance du parti;

- la nomination du camarade Amath DANSOKHO au poste de représentant du PAI à l'extérieur.

 

Nous pensons que tu comprends aisément que les décisions de la Conférence Nationale du PAI ont été prises en toute sérénité, dans le seul intérêt du parti et de la révolution au Sénégal et les premiers résultats encourageants déjà nous le montrent bien.

 

Nous pensons que dans le travail de bilan entrepris par notre parti, ton concours pourra être d'un grand intérêt. Il faudra nous faire parvenir, par l'intermédiaire de Amath DANSOKHO, tes suggestions.

Nous te demandons de remettre au camarade Amath DANSOKHO les biens matériels, financiers et documents que tu détiens au nom du PAI.

 

Nous te prions d'agréer nos salutations fraternelles.

Le Comite Central Provisoire

 

Amath DANSOKHO, alors en exil, le Comité Central Provisoire élu par la conférence nationale rectificative de mai 1967,

le mandate à la représentation extérieure du Parti. Revenu d'exil, la VIIe session  du C.C. donne  mandat au bureau politique de le charger d'assurer les fonctions de porte-parole officiel du Parti sur le problème de son retour à la vie publique

 

Saïdou NDONGO, un des grands militants des premières heures du P.A.I. Persécuté, torturé, il n'a jamais fléchi. Symbole de courage, de ténacité révolutionnaires et de fidélité au parti. Membre du groupe de travail chargé par la conférence rectificative de mai 67 d'élaborer le rapport en vue du 2ème congrès. Lors de son arrestation en 1965, pendant sa torture à l'électricité, il tomba dans le coma, ne donnant qu'une seule réponse à toutes les interrogations de ses tortionnaires "je ne vous dois aucun compte et je ne vous dirai rien". Transféré à l’hôpital. Ledantec, il se réveillera  avec la même phrase et sera emprisonné sur cette base.

 

- le Comite Central issu de la Conférence Nationale Rectificative de mai 1967 désigna en son sein un groupe de travail chargé d'élaborer ledit rapport sur l'expérience du parti. Il comprenait Saïdou Ndongo, Babacar SY, Amath BA, Salif DIOP et Sadio CAMARA alias Alphonse, CISSE, DIAKHATE etc.

Malheureusement, ce groupe de travail n'avait pas fonctionné pour les raisons suivantes:

 

Dans un premier temps, le docteur Amath BA, avait été désigné pour faire un projet devant servir de base de discussions. Il n'y avait pas eu d'accord sur ce qu'il avait présenté pour la raison suivante:

 

Son approche de l'expérience du parti en général, notamment sur les événements de St-Louis en 1960 et de la tentative de maquis en 1965 soulevait plus de désaccords que de convergences. C'est alors que Sadio CAMARA avait été désigné à son tour pour présenter un contre-projet qui avait prolongé encore les discussions sans fin. Il faut préciser que les discussions sur les deux projets de rapport, opposaient violemment Amath BA et Sadio CAMARA, au point qu'un jour ils faillirent en venir aux mains. Finalement, Sadio CAMARA, lors d'une réunion du Comite Central Provisoire présenta sa démission du groupe de travail.

 

Quelques jours après, c'était les investitures des candidats UPS aux élections législatives de février 1968.

 

Alors, à l'insu de son instance, le Comite Central Provisoire, le docteur Amath BA s'en était allé briguer un poste de député à Podor sur la liste UPS.

Nous avions appris la nouvelle par une déclaration publique éditée et diffusée par Amath BA lui-même dans laquelle, il sollicitait le suffrage des militants du parti de Senghor à Podor. Cela se passait dans la 1ere quinzaine de février 1968.

 

Après son retour de campagne, une réunion spéciale du Comite Central Provisoire a été convoquée pour l`entendre sur son acte. Ce devait être dans le courant de la deuxième quinzaine de mai 1968. Au cours de cette séance, l`information a été livrée avec à l`appui un exemplaire de sa déclaration rapportée un peu plus haut. Il ne pouvait pas nier tellement les faits étaient patents. Il avait reconnu en expliquant avoir cédé aux sollicitations de ses parents et amis de Podor.

 

C`était une grande surprise pour la plus part des membres du Comite Central Provisoire. L`unanimité des membres de la session avait exprimé son indignation et s`était prononcée pour l`exclusion du Dr Amath BA du parti pour s`être présenté  à son insu comme candidat à un poste de député sur la liste UPS de Senghor. C`était une double appartenance non permise par les statuts du parti.

 

Ainsi donc était intervenue la rupture de Docteur Amath BA avec le parti. Il faut dire que les sollicitations de parents et amis à l`occasion de pareils événements emportèrent plus d`un Amath BA.

 

Mais Amath BA a prétendu dans un journal, en l`occurrence « Sud-Hebdo  »du 18 avril 1991, que ce serait à la suite de son accusation par le Président Feu Seydou CISSOKHO  d`avoir communiqué son projet de rapport à la sûreté  et n`ayant pas obtenu de la direction du parti une confrontation  avec lui qu`il aurait démissionné et que c`est seulement après que lui, Amath BA serait parti a L`UPS briguer un poste de député. Cela est absolument faux. C`est là une tentative de sa part pour masquer la cause réelle de son exclusion, pas plus ni moins.

 

D'ailleurs, Amath BA prend soin de dire que le Président Seydou CISSOKHO aurait dit cela à «certains camarades» en confidence, une information incontrôlable parce que non rapportée dans une instance quelconque. Ce qui implique bien entendu, le loisir qu'il s'est donné déjà de trouver des témoins à sa convenance. Ce qui ne saurait avoir une valeur quelconque.

 

D'ailleurs, il faut préciser qu'en ce moment précis, le Président Seydou CISSOKHO n'était chargé de rédiger aucun projet de rapport ni aucun autre document du parti. Après l'exclusion du parti du Docteur BA, le Comite Central Provisoire, lors de sa réunion suivante, a repris la question du groupe de travail pour l'élaboration du rapport d'expérience en vue du 2ème congrès.

 

C'est alors qu'on s'est rendu compte que ce travail ne pouvait pas se faire sans Seydou CISSOKHO car il était le seul dirigeant à l'intérieur du pays, le seul qui, non seulement possédait des documents en la matière mais aussi et surtout a été intimement lié a l'activité directionnelle du parti depuis sa création. Donc, pour le traitement de la question qui nous préoccupait, Seydou était objectivement la personne la mieux indiquée. Pour ces raisons, à l'unanimité de l'instance, il a été intégré au sein du groupe de travail et placé à sa tête pour élaborer le rapport d'expérience.

 

En 1969, le groupe de travail sera amputé de nouveau de l’un de ses membres en la personne de Saïdou NDONGO, suite à son affectation hors de Dakar, plus précisément à Kaolack. Alors le groupe de travail a été élargi aux camarades Mady DANFAKHA et Birahim DIAGNE, (alias Bira) aujourd’hui P.S à l’Assemblé Nationale.

 

Ainsi, à partir de 1967, les camarades Seydou CISSOKHO, Babacar SY, Doudou SOUMARE, Sadio CAMARA et Mady DANFAKHA constituèrent dans la pratique le Secrétariat du Comite Central Provisoire.

 

Ce fut ce groupe qui, avec le Comite Central Provisoire assurèrent la direction du parti jusqu'en 1972, préparèrent les assises du 2eme congrès. Mais auparavant, nous voudrions dire quelques mots à propos de certaines opinions exprimées dans la presse laissant croire que le Docteur Amath BA était un dirigeant qui avait un grand prestige dans le parti et partant exercerait une grande influence sur les militants à cette époque.

 

Nous ne sommes pas de cet avis. Nous avons montré plus haut la brève apparition de Docteur Amath BA dans cette période difficile de mai 1967 en janvier 1968, soit huit mois en tout. En outre, il faut noter qu'à notre connaissance Amath BA n'a jamais appartenu aux instances supérieures du parti comme Babacar NIANG, Baidy Tidiane LY, Abdou KANE ou Balla NDIAYE pour avoir une quelconque influence sur le parti au point qu'on puisse penser comme l'affirme le professeur Abdoulaye Bathily dans «visages publics du Sénégal» que le parti était partagé entre Seydou et Amath BA où qu'il était possible de le déporter de sa voie.

 

Les considérations de personnes ne prévalaient pas, les adhésions se faisaient individuellement et sur la base des orientations de lutte pour l'indépendance nationale et les libertés démocratiques. C'était les seuls objectifs qui guidaient les militants. Le docteur Amath Ba l'a appris à ses dépens, ceci après Babacar NIANG et Majmout DIOP, deux grandes figurent du PAI qui avaient un grand prestige auprès des militants mais n'avaient pas pu utiliser le parti à leurs propres fins.

 

En conclusion, la tenue de la Conférence Nationale Rectificative de Mai 1967 sauva le parti de la perdition. La mise en œuvre de ses décisions a permis de rétablir les normes léninistes de vie du parti, de consolider la tendance de la relance en galvanisant les énergies de l'organisation, d'engager et de conduire, à partir des organisations des travailleurs et d'étudiants une activité stimulante qui a beaucoup aidé à la jonction des syndicats en 1967-1968 et leur unité au sein de l'Union Nationale des Travailleurs du Sénégal (U.N.T.S.). C'est aussi à partir de cette conférence qu'une réflexion patiente et approfondie s'instaura dans le parti sur des taches à court, moyen et long terme.

 

 

 

 



28/09/2017
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