LETTRE D UN CAMARADE DE LOIN
Dans la période de la clandestinité, le PAI-SENEGAL, la tache urgente fut la lutte pour la préservation et la sauvegarde du Parti.
Le courant liquidateur fut vaincu avec le départ des tenants de ligne consistant à fondre le Parti dans un Front !
La Conférence Rectificative 1967 et le Rapport au II Congres de 1972 présenté par notre illustre camarade Seydou Cissoko, reviennent et corrigent non seulement les tentatives de monter une lutte armée au Sénégal-oriental et en Casamance mais aussi rétablissent les normes de fonctionnement léniniste du Parti de type nouveau.
Ainsi le PIT-Sénégal, hérite d’une direction idéologiquement et politiquement monolithe un noyau dure de révolutionnaires convaincus et chevronnés…
Le Parti intensifie son déploiement dans tous les coins et recoins du territoire national. L’Amateurisme recule dans le travail organisationnel et d’agitation du Parti au profit du professionnalisation de camarades expérimentés…Il est exigé un parrainage et un stage en pure et due forme avant tout recrutement
La formation théorique, idéologique et politique des cadres et des nouveau recrus bénéficie de toute l’attention requise. L’Ecole du Parti édite des brochures et des cours sont dispensés avec différents modules.
Des camarades sont envoyés dans les pays socialistes en stage de formation plus ou moins longue.
Le Quart d’heure idéologique à chaque réunion de Noyau fut plus que rituel au grand bonheur des militants. La Presse (Daan Doolé et Gestu) et les Documents centraux (Thèses du Congres) du Comité Central du Parti sont étudiés et discutés soigneusement à la base pour leur appropriation et la traduction pratique de la ligne politique du Parti par chaque camarade.
Une attention particulière est accordée à la classe ouvrière et au Mouvement syndical à tel point que la CNTS – majoritaire - de Madia Diop est taxée de nid de communistes.
Des campagnes d’affichage et des descentes sur la Zone Franche sont régulièrement organisées pour distribuer des Déclaration du Parti qui soutiennent et amplifient la lutte des ouvriers qui en l’occasion achètent le Daan -doole comme des baguettes de Pain.
Le 1 mai, fête des travailleurs, des brigades sont constitués spécialement pour faire les taches !
La Troupe Culturelle anime nos manifestations multiples et variées à savoir meeting de solidarité envers les Peuple en lutte (OLP de Yasser Arafat, ANC de Mandela, SWAPO, Sahara Occidental), les campagnes contre les Dictats de la Banque Mondiale (BM) et du Fond Monétaire International (FMI), contre la hausse des prix -Riz, Huile, sucre.
L’Union de la Jeunesse Alboury Ndiaye (UJDAN), l’Union Démocratique des Femmes du Sénégal (UDFS), l’Union Démocratique des Etudiants du Sénégal (UDES), organisations affiliées au Parti sont au meilleur de leur forme et mobilisent jeunes, femmes et étudiants comme force de frappe.
Le travail investit les Associations Sportives et Culturelles (ASC) et fonde les Comité de quartiers pour encore renforcer et diversifier ses liens avec les Masses.
La liaison de la Direction et de la Base marche à merveille ! le Secrétariat partage le travail de supervision des Départements.
Par ce Travail titanesque que le PIT-Sénégal réussi au bout des courses à imposer son hégémonie idéologique et politique au sein des groupes se réclamant marxiste. Comme Lénine impose en la réunification des différents cercles marxistes autour de la ligne éditoriale du journal Iskra en 1903 en direction du II Congres du POSDR.
En une similitude en matière d’alliance en 1978, autour du journal AND-SOPI, les communistes du PAI travaillent les partisans de Mamadou Dia comme Lénine en fit avec M. Strouve pendant la période du marxisme légal.
Le point d’orgue de ce travail de rassemblement de l’Armée politique du changement, fut la mise en place du Pole de Gauche quand la Ligue Démocratique (LD) et And Jëf/Parti Africain pour la Démocratie du Sénégal (AJ/PADS) se rallient à la Ligne de Large Rassemblement autour de Maitre Wade qu’ils ont toujours jugés infréquentable.
Ce débat est aujourd’hui tranché par l’Histoire puisque AJ comme la LD ont enlevé leur manteau de Marxiste-léniniste de leur propre chef.
Une autre leçon de l’histoire, le PIT a toujours gardé son indépendance politique et son sens critique dans sa politique d’alliance !
La preuve c’est l’option pour le PDS que le Parti adopte aux élections présidentielles de 1983 en faveur de Wade et non Dia que tout le monde croyait gagner notre soutien. Une fois de plus seul l’intérêt national guide nos choix politiques.
Wade lui-même en fera les frais et sera obligé de défenestrer Dansokho pour avoir les coudées franches et voter sa Constitution super présidentialiste dont tout le Pays souffre encore. Le PIT avait pourtant averti !
Ici, l’histoire a encore bégayé puisque le même esprit animait les positions du Parti et les déclarations tonitruantes de Dansokho dans un Gouvernement de Majorité Elargie avec Abdou Diouf et le Parti Socialiste (PS).
Dansokho et le Parti sont restés constant avec la dernière sortie de ce dernier «le PAYS EST EN DANGER». Ce fut le branle-bas au sein de L’Alliance Pour la République (APR) de Macky Sall.
Par ailleurs, le plus important dans cette période a été la lutte contre l’opportunisme de droite comme de gauche que le Parti mena de manière ferme.
En 1988/99, le Parti se sépare de cadres gauchistes jugeant que le travail avec PS pour contrer les dangers de guerre contre la Mauritanie soutenue par Saddam Hussein et pour la stabilité et la paix civile après les élections de 1988, est indigne d’un Parti révolutionnaire.
Tandis qu’en 1977, le Parti se débarrassent de camarades qui lui reprochent son Marxisme-léninisme et le rouge qui apeurerai les Masses. Il est vrai que le Parti se fortifie en s’épurant des éléments opportunistes de droite comme de gauche.
Lénine lui-même s’est toujours battu contre les opportunistes de droite comme de gauche : les liquidateurs, économistes-trade-unioniste (pabotchie delo; narodnaya miscl) , les mencheviks (Martov Axelrod, Plekhanov), les otsoviks (Bogdanov, Lounacharski, Gorki,…), le Bloc d’avril (Trotski), la Nouvelle opposition (Boukharine, Rijkov,…) sans oublier Zinoviev et Kamenev.
A tel point que ses adversaires se moquent de lui en 1912 que le journal n’a pas de cadre connu en dehors de lui-même. Il souffrait beaucoup de ces séparations mais il savait que le plus important était dans la conservation d’un noyau même restreint mais sain.
La clé du succès de toute activité révolutionnaire réside dans la préservation de forces saines au sein d’un noyau dur de communistes idéologiquement et politiquement trempés.
L’histoire a déjà confirmé cette vérité avec Mohamed et ses 4 saabba , le Christ et ses 12 apôtres ; la science moderne avec l’histoire de la physique quantique -un groupe de 20 personnes- sans oublier Einstein un seul collaborateur, Newton et surtout Galilé-galileo.
Dans une moindre mesure Fidel Castro -Moncada- et les phénomènes Obama, Trump et Macron après une longue période de maturation de leur peuple et les craquements et autres fissures du système en place.
Du coup s’éclaire le sens profond du travail du noyau dure -restreint- de révolutionnaires !!!
Il consiste simplement à préparer des cadres révolutionnaires essaimés partout sur le territoire national ayant de solides et multiples invisibles liens avec les Masses, capables de tâter le pouls des masse.
Il s’agit de gagner la confiance des masses à la suite de combats communs menés ensemble où ils se seront distingués par leurs capacités d’organisateur et talents d’agitateurs.
En un mot il faut de véritables Tribuns capables de se mettre à la tête des soulèvements populaires.
Tout le reste n’est qu’une Grande Répétition en direction du Grand Soir !!!
Voilà le seul scenario marxiste-léniniste que Lénine lui-même résume dans la formule laconique et synthétique la liaison « Masses/Classes /Parti/Chefs ».
Ne laissons pas l’opportunisme - influence bourgeoisie au sein du Prolétariat - s incruster dans cette chaine pour la briser !!!
Le PIT-SENEGAL est un petit parti communiste mais solide d’intellectuels honnêtes, intègres, aux mains propres convaincus de la justesse de la cause du Prolétariat. Il a été de tous les combats du Peuple. Le salon de Dansokho servait de quartier général à toute l’opposition et ce n’est pas usurpé le titre de «Mandela National» que le peuple sénégalais gratifie affectueusement à cette figure emblématique du Parti.
Notre credo : Etre utile au Peuple sénégalais
Par conséquent tous les régimes ont sollicité ces parias d’hier injustement exilés de leur propre pays à entrer dans leur gouvernement devant l’effervescence et la montée des masses populaires dans l’arène politique comme une caution de gauche ou une sorte de quitus populaire pour envoyer un message le sur sérieux et la crédibilité de ce Gouvernement.
Seulement, le PIT est resté toujours fidèle à l’intérêt des masses populaires et cela lui a valu des défenestrations à répétition.
Comme il a su le faire dans le passé en imposant par un travail théorique et idéologique doublé d une pratique révolutionnaire au sein des masses, le PIT est attendu pour prendre des initiatives hardies afin de sortir la CDS ,les forces de la Gauche Historique ,de l’immobilisme ambiant pour exiger l’application des conclusions des Assises Nationales et les recommandations de la CNRI ,le programme minimum.
La démission de Mamadou Ndoye, Secrétaire Général de la LD est symptomatique de la profondeur de la crise au sein des forces de gauche. Le 6ème Congrès du PIT a connu d’immenses difficultés pour élire une direction nationale. Il a fallu une deuxième mi-temps pour achever ce travail.
Seue l’action au sein des masses, ouvre des perspectives quand tout semble se bloquer. Tout indique que les masses bougent à la vue des mutations socioéconomiques que le pays a connu.
Camarade BABA
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