LE PEUPLE, LES MOUVEMENTS SOCIAUX ET LA CRISE DE LA DEMOCRATIE REPRESENTATIVE : DR M.DIOME BOULEVERSE LA SCIENCE !
Dès l’énoncé du titre de sa publication «Entre crise de la représentation ,crise de représentativité des mouvements sociaux et propagande médiatique :quelle place pour les citoyens ?», il devient évident que M. DIOME s’est enfermé volontairement dans un cercle à l’intérieur duquel le peuple est invité à un jeu de dupe de la Démocratie Représentative caractérisée par la tyrannie du tout Marché et les joutes parlementaires au sein de l’hémicycle dont excellent les forces conservatrices bourgeoises et petite-bourgeoises .
Dans cette logique conservatrice bourgeoise, toute manifestation de rue, même pacifique de la part des citoyens, est vite taxée de menées et tentatives insurrectionnelles (car se situant au-delà de la circonférence décrite par ce fameux cercle) et orchestrés par les ennemies vite trouvés dans la figure des forces de gauche adepte à des solutions radicales et violentes.
Une fois toutes ses gardes fous posés, M. Diome infantilise le peuple et lui ôte tout esprit de discernement, de responsabilités dans ses engagements et choix politiques. Il lui dénie toute conscience politique, toute « compétente politique » comme il l’affirme dans son texte.
Comble de paradoxe, dans ce même texte, il retrace si bien les émeutes de la faim, les émeutes de l’emploi et les émeutes de l’électricité qui traduisent à elles seule la situation de détresse où ce peuple est plongé au quotidien par les ravages économiques du néo-libéralisme.
Par conséquent ,cela témoigne à bien des égards de la part de ce peuple d’une traditions de refus et de luttes si bien rappelée à propos, à savoir la révolte des tirailleurs sénégalais de 1944 contre l’administration coloniale, la grève des cheminots de 1948,le « non » des porteurs de pancartes au général DE GAULLE en 1958 ,la révolte estudiantine de mai 1968,la révolte policier de 1987 et la révolte du Sopi en 1988.
Le Mouvement Y EN MARRE comme le Mouvement du M-23 sont simplement les dignes héritiers de cette riche tradition de refus, de résistance et de lutte du peuple sénégalais toujours présent au rendez-vous de l’histoire pour sublimer et transcender la violence et dépasser ses peurs et passions.
Un autre moment symptomatique de l’enfermement dogmatisme (au antipode du bon chercheur), il reprend la vieille thèse d’une bataille pour le pouvoir entre différentes fractions d’une même élite bourgeoise où le peuple devrait être neutre et se détourner des nécessaires transformations républicaine démocratique et citoyenne venues à maturité et briser enfin le cercle vicieux et non moins infernal des alternances toujours dévoyées et trahies.
A travers son argumentaire, comme le HEER DOYEN DUHRING, au 19 siècle, le DR M. DIOME bouleverse la science. Tout bon chercheur doit respecter une distance méthodologique pour pouvoir garder son objectivité sur les faits observés.
La nouvelle épistémè n’enseigne-t-elle pas la fin des dualités comme sujet/objet que Kant a introduit dans le champ philosophique ?
DR M.DIOME, dans sa démarche et méthode néo –positiviste oppose spontanéité /conscience, qu’il continue à développer dans les couples émeute/vote citoyen ; violence /abstention ; élite /peuple…
Hegel, le premier des Romantiques n a-t-il pas justifie le jeu d’un Tout dans un mouvement dialectique d’opposition et de dépassement enrichissant (négation de la négation).
Mieux, l’Epistémè aujourd’hui ne considère-t-elle pas la science comme impliquée et par conséquent le chercheur perd sa position d extériorité par rapport à la société et se trouve englué dans la mêlée qu’ait la lutte de classe, en clair ?
Pour son malheur, DR M. DIOME avance comme facteurs explicatifs, l’abstention et la violence que nous savons tous qu’elles constituent des facteurs constants dans l’arène politique sénégalaise depuis Lamine GUEYE et autres SENGHORD, la répression du PRA-Sénégal sur les Allées du Centenaire en 1963, etc.
Le mythe de la figure rassurant de l’expert neutre, du savant détenteur de la science infuse, (donc crédible aux yeux des populations) contre l’intellectuel engagé de Sartres et/ou l’intellectuel Spécifique de FOUCAULT par conséquent partisan, ne passera point. Il sera toujours éventré…
Ce coup de Jarnac des forces obscurantistes de la Finance néo-libérale échouera toujours devant la vigilance et l’armement théorique et idéologique toujours renouvelée à la lumière des dernières avancées de la science du militant conscient et révolutionnaire.
La philosophie politique depuis Machiavel, Hobbes, Rousseau, Hegel et Marx, permet de reprendre à nouveaux frais toute cette science pour distinguer la bonne graine de l’ivraie dans le débat post-moderne Habermas versus J.F. Lyotard pour avancer à pas sûrs et résolus devant un monde éclaté et multiple devant l’Universel et la réalité Singulière.
La Démocratie Participative dans la mesure où elle implique les populations dans la recherche des solutions face aux ravages des politiques néo-libérales constitue la voie royale pour un approfondissent de la démocratie au service des citoyens qui érigent la concertation et le consensus comme principe de gestion de nos institutions pour gérer le minimum d’espace conflictuel afin de préserver la pérennité de la société.
Voilà le témoignage humble d’un modeste acteur des évènements que DR. M. DIOME évoque lors de ce séminaire international sur les « Les mouvements sociaux en Afrique de l’Ouest, organisé par la Fondation Rosa Luxembourg.
Ibra GUEYE
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