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SOUVERAINETE MONETAIRE, ACCORDS DE PARTENARIAT ECONOMIQUE (APE) ET IMMIGRATION : TROIS ASPECTS DE LA SERVILITE VOLONTAIRE DES BOURGEOISES AFRICAINES  

POUR LA SOUVERAINETE MONETAIRE, IL FAUT SORTIR DU CFA!

 

Un des enjeux majeurs de la lutte pour l'indépendance et le développement des pays d'Afrique est la souveraineté monétaire. Le passage du colonialisme au néocolonialisme a été marqué par la  balkanisation de l'AOF et de l'AEF en autant de pays séparés tout en maintenant l'unité monétaire "panafricaine" reliée et inféodée à l'impérialisme Français.

 

La zone CFA est donc une des vieilles survivances coloniales par laquelle 14 Etats de l'ex-empire colonial français sont maintenus dans la servilité néo-coloniale par le pouvoir exclusif détenu par l'impérialisme Français qui :

 

- bat et émet le franc CFA – a le droit de veto dans les banques centrales BCEAO, BEAC, Comores - contraint les 15 Etats africains à verser au début la totalité, puis 65% et aujourd'hui 50% de leurs réserves de change dans des "comptes d'opérations" ouverts auprès du trésor français – crédite ou débite le compte de chaque pays de la zone CFA selon leurs importations ou exportations, etc.

 

C'est ainsi que l'Etat français imposa la dévaluation du CFA en 1994 dans la perspective du passage à l'euro et ses entreprises en profitèrent pour racheter à 50% moins cher les secteurs publics et parapublics des économie de la zone CFA.

 

L'Union Européeenne a conditionné le passage du franc français à l'euro en exigeant que "la garantie de convertibilité" du CFA soit fonction du budget des Etats africains et que le Conseil européen donne un accord préalable pour les nouvelles adhésions et pour d'éventuelles modifications des "garanties de convertibilité" à parité fixe apportée par le trésor français. Il y a ici donc une double tutelle monétaire à la fois Française et Européenne sur les pays de la zone CFA.

 

Par le biais de la "liberté de transfert" à l'intérieur de la zone CFA, les Firmes transnationales françaises et européennes ont aussi la "liberté" de s'emparer des secteurs clefs des économies africaines, notamment les mines du sous-sol, l'agriculture, le commerce, etc pour ne laisser que la portion congrue aux Etats et Entreprises privées africains.

 

La "libre transferabilité" dans la zone CFA facilite aussi la fuite des capitaux et le rapatriement illimité en France, en Europe et dans les "paradis fiscaux" des surprofits ainsi tirés de cette domination néo-coloniale.

 

Pour en finir avec cet esclavage monétaire, il faut que nos Etats émettent de préférence ensemble leur propre monnaie indépendante en rompant leur arrimage monétaire au franc français et à l'euro.

 

Dans l'éventualité d'une situation où certains Etats africains refusent la sortie du CFA, alors nous devons assumer de rompre unilatéralement avec la zone CFA, condition indispensable pour  envisager le développement de notre pays et de l'Afrique.

 

De la même manière, nous devons revendiquer le retrait des bases militaires françaises et Etatsuniennes du Sénégal et de l'Afrique ainsi que l'abrogation des fameux "accords de défense"  avec la France et les Etats-Unis. Ces "coopérations militaires" font en réalité de nos Etats des sous traitants des impérialismes Fraco-Etatsuniens et de l'OTAN.

 

NON AUX ACCORDS DE PARTENARIAT ECONOMIQUE (APE) AVEC L'UNION EUROPEENNE/AFRIQUE

 

Les deux conventions de Yaoundé (1963, 1969) puis les quatres conventions de Lomé à partir de 1973 n'ont pas permis de sortir les pays des ACP (Afrique, Caraïbe, Pacifique) du statut servile de fournisseurs de matières premières minérales et agricoles et de pays dépendants de la dette en plus de quarante ans de "coopération fondée sur le système de préférences généralisées" avec les ex-puissances coloniales d'Europe, notamment l'impérialisme français. Qu'il s'agisse de "l'initiative 'tout sauf les armes'" ou du "programme SPG+ ou armement incitatif spécial pour le développement durable et la bonne gouvernance", qu'il s'agisse du GATT, de l'OMC, du STABEX (Lomé, 1975), du fond de stabilisation des recettes d'exportation sur les produits agricoles, du SYSMIN (Lomé 2, 1980), du fond de stabilisation des produits minéraux, des conditionnalités pour l'appui au secteur privé, de l'application des PAS imposés par le FMI et la Banque Mondiale pour rembourser la dette (Lomé 4, 1984), de l'aide à la coopération décentralisée, de l'implication de la société civile (Lomé 4 bis, 1996), des "protocoles commerciaux" bilatéraux, bref tous ces "accords de partenariats" n'ont fait, depuis plus de 50 ans, qu'accroître la dépendance et le sous développement des ACP.

 

En juin 2000, une fois son unification monétraire réalisée par la création de l'euro, l'Union Européenne décide unilatéralement d'inviter les pays d'Afrique et les ACP à souscrire aux APE (Accord de Partenairat Economique) dont le contenu libéral n'est en réalité rien d'autre qu'un nouveau pacte néocolonial. 

 

Une coopération dont la nature véritable n’a pas pris de ride depuis 1958 quand Michel Debré faisait remarquer : « on parle beaucoup de l’Eurafrique. C’est un mot qui cache des pensées grandioses et d’autres malsaines. Derrière la vision d’une entente entre le monde blanc et le monde noir, certains dissimulent leur calcul : associer, dans un échange inégal, les matières premières de l’Afrique et la capacité industrielle de l’Europe ». Voici ce que dit l’article 37 de l’Accord de Cotonou, alinéa 1 : «Des Accords de partenariat économique seront négociés durant la phase préparatoire qui se termine au 31 décembre 2007 au plus tard. Les négociations formelles pour les nouveaux arrangements commerciaux débuteront en septembre 2002 et les nouveaux arrangements commerciaux entreront en vigueur le 1er janvier 2008…. ». Et l’alinéa 7 de l’article 37 de poursuivre tout aussi clairement : « Les négociations des Accords de partenariat économique auront principalement pour objet d’établir un calendrier pour la suppression progressive des barrières commerciales entre les parties, en conformité avec les règles de l’OMC». Pour résumer les APE disons : « On permet à 100 % de vos produits d’entrer sans droits de douane en Europe et vous faites la même chose pour au moins 80 % des nôtres. ».

 

Jusqu'ici les échanges commerciaux entre l’UE et les pays de la CEDEAO étaient basés sur le principe de « non-réciprocité » : les produits en provenance d’Afrique de l’Ouest sont admis librement sur les marchés de l’UE, sans droits de douane, alors que les produits UE peuvent être frappés de droits de douane lorsqu’ils entrent en Afrique de l’Ouest. L'apparence ici ne doit pas nous tromper, car d'une part l'UE subventionne par la «politique agricole commune» les agriculteurs européens qui, par ailleurs, ne produisent pas les mêmes produits que les paysans africains et d'autre part les prix des matières premières minières et agricoles africaines sont fixés très bas par les bourses de Londres, Paris, New York, c'est ce qu'on appelle l'échange inégal ou «détérioration des termes de l'échange».

 

La question est mainteant pourquoi l’UE veut, par les APE, supprimer totalement les barrières douanières ?  En vérité, c’est parce qu’après 20 ans selon le centre de calcul south Center, "l’UE économisera près de 1.300 milliards de dollars de droits de douanes sur les produits exportés vers l’Afrique et les pays africains n’en économiseront que 98 milliards, d’où une perte sèche en recettes douanières de 1.202 milliards".

 

Voilà pourquoi il faut appeller à la mobilisation des peuples d'Afrique, de la diaspora sénégalaise, africaine, immigrée et internationaliste pour dire NON aux APE, NON à la signature par l'Etat du Sénégal et les Etats africains et NON a la ratification de cette signature de la honte par les parlements du Sénégal et d'Afrique.

 

Les APE sont à l'Afrique ce que sont l'ALENA avec le Canada, le Mexique et l'Amérique du Sud et le projet des CETA/TAFTA que les USA cherchent à imposer au Canada et à l'UE. Ces diktats libéraux de la loi des marchés font baisser les salaires des travailleurs, appauvrissent les peuples, ruinent les Etats, sous développent les pays, suppriment les souverainetés nationales et détruisent les Etats-Nations, notamment par la guerre des forts contre les faibles.  

 

IMMIGRATION : EGALITE DES DROITS ET ACCORDS BILATERAUX MUTUELLEMENT AVANTAGEUX!

 

Nous devons appeller les compatriotes de la diaspora à s'organiser et se mobiliser pour la satisfaction des revendications suivantes :

 

1) Le Sénégal doit renégocier les accords bilatéraux avec la France pour la hausse et le versement direct des allocations familiales aux familles restées au pays, la prise en charge médicale au Sénégal par la sécurité sociale Française, à laquelle ils ont cotisé, des retraités rentrés au pays et leurs familles, le versement direct au Sénégal des pensions des retraités sans taxes bancaires, la baisse des tarifs et l'amélioration du cadre de vie que sont les foyers de travailleurs et l'hébergement décent des étudiants sénégalais;

 

2) Les autorités Sénégalaises doivent assurer efficacement le service public consulaire et ambassadaire aux compatriotes émigré(e)s et leurs familles, notamment faciliter aux enfants l'accès aux pièces d'état civil faisant d'eux des Sénégalais à part entière et L'Etat du Sénégal doit aider à la réinsertion au pays des immigré(e)s qui décident de rentrer définitivement pour y travailler;

Le Ministère des Sénégalais de l'extérieur doit ouvrir un guichet unique à Dakar et dans les consulats avec antenne dans les localités d'émigrations pour l'accueil et la prise en charge des migrants (retraités, en activité, étudiants, etc);

 

3) La régularisation globale des sans papiers, l'abrogation des lois racistes, le droit de vote aux immigré(e)s, l'application rigoureuse et non laxiste des lois pénalisant le racisme, la parole raciste banalisée et médiatisée, la condamnation effective des crimes racistes, la lutte contre les discriminations quotidiennes, notamment à l'emploi doivent être respectées en France;

 

4) La laïcité étant la séparation de l'Etat et des religions et non l'aboliton de celles ci, le droit personnel et privé à la liberté religieuse doit être préservé par le combat contre toutes les formes de racisme (négrophobe, rromophobe, arabophobe et islamophobe, etc.);  

 

5) L'enseignement dans les écoles, collèges, lycées et universités de France de l'histoire des crimes contre l'humanité que sont la traite des noirs, le colonialisme et les massacres coloniaux doit être réalisé;

 

6) La lutte pour la prise en compte des cultures, us, coutumes, modes de vie progressistes des minorités vivant en France pour l'égalité;   

 

7) La promotion de l'unité revendicative de la diaspora sénégaliaise, africaine, de l'ensemble des immigré(e)s, des travailleurs et du peuple de France contre les politiques libérales anti-sociales, le racisme, le fascisme, le terrorisme et les guerres pour le vivre ensemble et le progrès social et démocratique.

 

Voilà trois exemples de la servilité volontaire de "l'élite" bourgeoise gouvernante néocoloniale sénégalaise et africaine qui montrent à quel point celle-ci    

Par Diagne Fodé Roland

Juin 2017

 

 



29/07/2017
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