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LE CAPITALISME MONDIAL EN CRISE PROVOQUE LA FAMINE MONDIALE !  

Les images de révoltes populaires dans 37 pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Sud contre la faim déferlent sur nos écrans. Comme le déclare Esteban Lazo Hernandez, vice-président de Cuba au sommet «sur la sécurité alimentaire» tenu au Nicaragua : «Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 2005, nous payions la tonne de riz 250 dollars, aujourd’hui nous la payons 1050, le quadruple. Nous payions la tonne de blé 132 dollars, aujourd’hui nous la payons 330, deux fois et demie plus. Nous payions la tonne de maïs 82 dollars, aujourd’hui nous la payons 230, quasiment le triple. Nous payions la tonne de lait en poudre 2200 dollars, aujourd’hui nous la payons 4800, presque le double».

 

Les média-mensonges impérialistes brouillent les pistes cherchant à camoufler les causes structurelles de la mondialisation de la misère liées au fonctionnement naturel du capitalisme. Les explications propagées consistent à isoler certaines causes ou à amalgamer causes et effets de la crise du capitalisme mondial.

 

Le capitalisme sans contre poids et en crise = Guerres et Paupérisation 

 

La paupérisation des peuples qui prend actuellement la forme de la famine dans les pays dominés par l’impérialisme trouve son origine dans l’offensive libérale qui va déferler sur la planète entière à partir de la fin des années 70. En effet, Mai 1968 a été annonciateur de l’entrée en scène d’une crise profonde de surproduction de l’impérialisme qui n’a cessé de s’approfondir. On appelle crise de surproduction la contradiction grandissante entre la production de biens, marchandises et services et l’abaissement continu des revenus des travailleurs. Cette tendance a été accélérée et aggravée par le changement brutal du rapport des forces entre capital/travail et impérialisme/peuples, pays et nations opprimés consécutif à la défaite du socialisme et la restauration du capitalisme en l’URSS. On peut donc repérer comme causes structurelles les facteurs suivants :

- dès les années 80 s’opèrent les diktats libéraux du Fonds Monétaire International (FMI), de la Banque Mondiale et de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) à travers les Plans d’Ajustement Structurel (PAS) pour contraindre les pays du Sud, les ex-colonies, à l’abandon de tout projet de développement national industriel et agricole pour résoudre la crise de l’endettement au profit des prêteurs usuriers du capital financier ;

- les dévaluations successives des monnaies nationales qui ont appauvri les populations et les privatisations pour brader les entreprises nationalisées ;

- ces politiques libérales ont imposé les monocultures agricoles commerciales et/ou les mono-extractions minières caractéristiques de l’économie coloniale pour rembourser les dettes et leurs intérêts usuriers.

- au nom du prétendu «avantage comparatif », la spécialisation agro-commerciale et/ou minière, continuité de la division international du travail qu’a instituée l’économie coloniale, a été ainsi préservée et aggravée pour liquider tout simplement les premiers efforts des débuts des indépendances des ex-colonies vers l’autosuffisance alimentaire ;

- le désengagement de l’Etat a mis fin aux velléités protectionnistes industrielles et agricoles des jeunes Etats nouvellement indépendants, aux subventions d’Etats pour financer des projets de développement de l’agriculture, de l’industrialisation, de la santé, de l’éducation, etc. ;

- pendant ce temps, les USA et l’UE continuaient à subventionner leurs agriculteurs en raison par exemple pour l’UE de 350 milliards d’euros, ce qui correspond à un véritable dumping commercial.  

- les pays du Tiers Monde pris à la gorge par la dette se sont soumis aux recettes libérales, à l’ouverture des marchés nationaux aux produits manufacturés et agricoles des pays impérialistes et au pillage des richesses nationales par les firmes monopolistiques financières, industrielles et agro-industrielles des USA, de l’UE et du Japon ;

- les bourgeoisies gouvernantes des pays du Sud, en véritables pro-consuls de l’impérialisme, ont exécuté les politiques libérales dictées par les institutions de Bretton Woods parce qu’elles y trouvaient leur compte en volant les deniers publics et en les déposant dans les grandes banques des pays occidentaux. 

 

A cette re-colonisation économique des ex-colonies, se sont ajoutés en raison de la course effrénée au profit maximum les facteurs plus récents suivants :

- les prix du pétrole et du gaz qui ne cessent de grimper à cause de la spéculation des firmes pétrolières jouant sur l’annonce non vérifiée de la fin de l’extraction dans une «trentaine d’années», la demande en hausse de ces matières stratégiques, notamment par les économies émergentes avec des taux de croissance élevés (Brésil, Russie, Inde, Chine – BRIC) et la guerre des USA pour leur contrôle sous le fallacieux prétexte de «choc des religions, de civilisations et de terrorisme» ;   

- les multiples crises financières locales et régionales auxquelles viennent de s’ajouter la crise des subprimes qui frappe le secteur de l’immobilier aux USA qui est utilisée par les spéculateurs pour se jeter sur le secteur de la transformation des produits agricoles en carburants.

- comme l’écrit l’analyste François Ferrara « la spéculation est le fait d’acheter ou de vendre, en général en bourse, une quantité de marchandise. Cela peut-être de l’immobilier, des denrées alimentaires, des matières premières et même des produits financiers. En espérant que la valeur monétaire augmentera afin de revendre le produit avec un substantiel profit. La spéculation peut se faire dans divers secteurs économiques. Dans le cas des denrées alimentaires, cela se passe dans les bourses de commerce. La principale pour les céréales est celle de Chicago. C’est donc un véritable casino où le « trader » parie sur le coût futur des produits alimentaires. En faisant cela, les spéculateurs augmentent artificiellement la demande par rapport à l’offre ce qui fait littéralement gonfler les prix. Les fonds d’investissement et les fonds de pension ne trouvant plus de profit sur le marché des actions suite à la crise boursière, se sont tournés vers le marché dit des valeurs refuges : les matières premières et les produits agricoles. Après la crise de la bourse du mois d’août 2007, afin de sauver leur capital, les vautours de la finance se sont transformés en affameurs… Karl Marx avait déjà observé ces phénomènes au 19ème siècle lors des grandes crises agricoles qui tuaient par la faim un grand nombre de travailleurs européens, c’est donc bien un fondement du système capitaliste. Ces pratiques sont dignes des ‘accapareurs’, car c’est une véritable manipulation qui contribue à créer une pénurie artificielle.».

- la transformation à base d’OGM des produits agricoles en biocarburants au détriment de l’alimentation, véritable stratégie impérialiste criminelle parce que, comme le dit Fidel Castro, les capacités techniques d’aujourd’hui permettent de nourrir le double des 6 milliards d’humains de la planète;

- le 28 mars 2007 dénonçant « l'idée sinistre - du criminel de guerre G. Bush - de convertir les aliments en combustible », nouvelle arme de destruction massive des Yankee, Fidel Castro disait que « plus de 3 milliards d'êtres humains dans le monde seront condamnés à une mort de faim et de soif prématurée ». Fidel Castro faisait la démonstration suivante contre le projet US de produire 132 milliards de litres de biocarburant d'ici 2017 : « Aujourd'hui, nous savons précisément qu'une tonne de maïs peut produire seulement 413 litres d'éthanol en moyenne (...). Le prix moyen du maïs dans les ports états-uniens s'élève à 167 dollars la tonne. Il faut donc 320 millions de tonnes de maïs pour produire (132 milliards de litres) d'éthanol. Selon les données de la FAO, la récolte de maïs aux Etats-Unis pour l'année 2005 s'est élevée à 280,2 millions de tonnes. Même si le Président parle de produire du combustible à partir de gazon ou de copeaux de bois, n'importe qui comprend qu'il s'agit de phrases absolument dénuées de réalisme ».

- Fidel Castro fustigeait par la même occasion le projet de l'UE de transformer non seulement «le maïs mais également le blé, les graines de tournesol, de colza et d'autres aliments pour la production de biocarburants » en pointant l’essor de la demande, la hausse colossale des prix de ces matières premières alimentaires et la crise humanitaire aux conséquences tragiques que cela entraînerait. La généralisation des recettes colonialistes et anti-écologiques des USA et de l’UE sur le biocarburant fera qu’il «ne restera plus un seul arbre pour défendre l'humanité du changement climatique» ajoutait Fidel Castro.

- le déséquilibre climatique provoqué par la pollution, la destruction progressive de la couche d’ozone qui entraîne une succession plus fréquente et plus dévastatrice des cycles de sécheresses et d’inondations.

 

La famine est une stratégie des impérialistes pour asservir les peuples et les nations.

 

«Le cynisme peut-il aller jusque là ?», se diront certains. Mais c’est Henri Kissinger, conseiller des chefs d’Etat yankee qui a fait savoir en 1974 dans le « Mémorandum d'études sur la sécurité nationale » que « les implications de la croissance de la population mondiale sur la sécurité et les intérêts étrangers des Etats-Unis (faisaient que) des famines récurrentes pourraient constituer de facto un instrument de contrôle de la population ». Henry Kissinger a formulé ainsi les axes de la stratégie de puissance unilatérale pour l’impérialisme étasunien et occidental : «Contrôlez le pétrole et vous contrôlerez les nations, contrôlez la nourriture et vous contrôlerez la population ».

 

La crise alimentaire actuelle est une conséquence à la fois des politiques libérales d’ajustement structurel (PAS) mises en place par l’impérialisme pour enfermer les peuples et les pays dans la prison infernale de la dette et en grande partie d'une manipulation du marché par la spéculation boursière qui gonfle artificiellement les prix des céréales sur les marchés boursiers de New York et de Chicago des matières premières. C’est ce qu’explique Michel Chossudovsky dans le journal québécois l’Aut’journal : «Il est intéressant de noter qu'en 2007, le Chicago Board of Trade (CBOT), a fusionné avec le Chicago Mercantile Exchange, formant la plus importante entité au monde traitant le commerce des produits de base et comptant un large éventail d'instruments spéculatifs (les options, les options sur contrat à terme, les fonds indiciels, etc.). Des transactions spéculatives sur le blé, le riz ou le maïs, peuvent se produire sans qu'il y ait de transactions réelles de ces produits. Les institutions, qui actuellement spéculent sur le marché des céréales, ne sont pas nécessairement impliquées dans la vente ou la livraison des grains. Les transactions peuvent se faire par fonds indiciels qui permettent de parier sur la hausse ou la baisse en général de la variation des prix des marchandises. Une «option de vente» est un pari que les prix vont baisser, une « option d'achat » est un pari que les prix vont augmenter. Grâce à la manipulation concertée, les opérateurs institutionnels et les institutions financières font augmenter les prix. Ils placent alors leurs paris sur la hausse du prix d'un produit en particulier. La spéculation génère la volatilité du marché. À son tour, l'instabilité qui en résulte encourage la poursuite de l'activité spéculative. Les bénéfices sont réalisés lorsque le prix monte. En revanche, si le spéculateur est un short-selling, le bénéfice sera réalisé lorsque le prix diminuera. Cette récente flambée spéculative des prix des denrées alimentaires a engendré un processus mondial de création de la famine à une échelle sans précédent ».

 

La contradiction fondamentale entre production sociale et propriété privée mine le capitalisme

 

Dans son dernier livre «L’Empire de la honte», Jean Ziegler note : «Les nouvelles féodalités capitalistes, …, ne cessent de prospérer. Le ROE (rendement des fonds propres) des 500 plus puissantes sociétés transcontinentales du monde a été de 15% par an depuis 2001 aux Etats-Unis et de 12% en France. Les moyens financiers de ces sociétés excèdent, et de loin, leurs besoins en investissement : c’est ainsi que le taux d’autofinancement s’élève à 130% au Japon, 115% aux Etats-Unis et 110% en Allemagne. (…) Les 374 plus grandes sociétés transcontinentales inventoriées par l’indice Standard and Poor’s détiennent aujourd’hui ensemble, plus de 600 milliards de dollars de réserve. Cette somme a plus que doublé depuis 1999. Elle a augmenté de 13% en 2003. (…) En 2003, le nombre des millionnaires en dollars, tous pays confondus, s’élevait à 7,7 millions de personnes. Par rapport à 2002, ce chiffe signale une progression de 8%. En d’autres termes 500.000 nouveaux millionnaires en dollars ont émergé en l’espace d’un an. La progression était encore plus forte de 2004 à 2005 et de 2005 à 2006. Le nombre des millionnaires en dollars dépasse en 2007 les 12 millions de personnes ». Sur ces plus de 12 millions de bourgeois, Jean Ziegler précise qu’ « en une année (de 2002 à 2003), le nombre des millionnaires en dollars originaires de l’un ou de l’autre des 52 pays d’Afrique a augmenté de 15%. Ils sont aujourd’hui plus de 100.000. C’est ainsi que les Africains riches détiennent aujourd’hui, en cumul, des avoirs privés s’élevant à 600 milliards de dollars, contre 500 milliards en 2002».

 

Ce processus montre une accélération au plan mondial de l’appropriation privée de la richesse produite par une chaîne mondiale des actionnaires du capital financier, notamment en raison des délocalisations, de la socialisation de la production industrielle, agricole et des services jamais égalée en 6 siècles d’existence du capitalisme, du 15éme au 21éme siècle. Production de plus en plus sociale et appropriation privée, telle est la contradiction qui est à la base de la paupérisation générale des peuples et des travailleurs tant dans les pays impérialistes que dans les pays «émergents» et les pays dominés.  

 

Le communisme est l’avenir de l’humanité : il faut recommencer comme en octobre 1917

 

L’euphorie des milieux financiers impérialistes lors de la « chute du Mur de Berlin» et les promesses mensongères d’un «monde de bonheur sous le règne éternel de l’économie de marché libre capitaliste » auront fait long feu. Les peuples et les travailleurs découvrent l’ampleur de la catastrophe sociale, économique, politique et culturelle qu’est le capitalisme temporairement vainqueur du «socialisme réel», de l’URSS qui, 70 ans durant, aura permis toutes les avancées sociales, démocratiques, culturelles et patriotiques de l’humanité aux 20éme siècle.

 

Pour dévoyer les prises de consciences des peuples et des travailleurs, victimes des prédateurs capitalistes, comme le constate Michel Chossudovsky , «Les médias ont induit en erreur l'opinion publique sur les causes de ces hausses de prix, en se concentrant presque exclusivement sur la question des coûts de production, le climat et d'autres facteurs qui ont pour effet de réduire l'offre et qui pourraient contribuer à gonfler les prix des aliments de base. Bien que ces facteurs puissent entrer en jeu, ils ne peuvent expliquer à eux seuls l'impressionnante et spectaculaire hausse des prix des produits de base » (idem).

 

En fait l’humanité est tout simplement en train de re-découvrir ce que K. Marx expliquait au 19éme siècle dans son ouvrage magistral le Capital :  "Le capital a horreur de l'absence du profit. Quand il flaire un bénéfice raisonnable, le capital devient hardi. A 20% il devient enthousiaste; à 50% il est téméraire; à 100% il foule au pied toutes les lois humaines et à 300% il ne recule devant aucun crime..." (Le Capital).

 

Les peuples et les travailleurs expérimentent dans la douleur l’enseignement de Lénine, au 20éme siècle, selon lequel le capitalisme « mondialisé », débarrassé pour l’instant du socialisme vainqueur dans un pays et un groupe de pays, et miné par ses propres contradictions, est condamné au « maintien artificiel du capitalisme à l’aide de colonies, de monopoles, de privilèges et d’oppression nationale de toute nature ».

Le capitalisme, à son stade suprême, l’impérialisme, n’a plus rien à offrir à l’humanité. Le capitalisme porte en son sein la guerre, la misère, la maladie et la famine comme la nuée porte l’orage.

 

Le 1er juin 2008

Par Fodé Roland DIAGNE

 

 



09/08/2017
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