DEBAT : RELIGION CAPITALISME SOCIALISME
- K. Marx influencé par la philosophie Hégélienne et de Feuerbach à partir de la mise en cause de l'héritage judéo-chrétien dans les sociétés européennes. Ainsi Marx était déjà parti pour être en désaccord avec la religion révélée Islam ?
- La critique de la politique économique de Marx basée sur les écrits de Smith, Ricardo, Say, Sismondi, McCulloch etc. n'intègre pas la pensée économique islamique.
- Toute la théorie économique de Marx part de son refus de la PROPRIÉTÉ PRIVÉE. Alors que Islam accepte et recommande. N' y a t-il pas un autre désaccord ?
- La lutte des classes (matérialisme dialectique) cher à Marx, qui suggère la reprise en main des moyens de production par le prolétariat. Est ce recommandé par l'Islam ?
Je conclue en disant que Si Marx connaissait la justice sociale en Islam et la pensée islamique, sa théorie serait plus modérée et pas totalement opposée au capitalisme qui a des aspects positifs que l'Islam partage.
Merci
Commentaires
Ibnou Soumaré J'en suis sûr que mes aînés Ibra Gueye et Mourad Gueye nous livreront des réflexions très fécondes sur ces questions qui sont par ailleurs très intéressantes. Partons du principe de l'existence, à mon avis, inébranlable d'un point de tension organiquement irréconciliable entre les fondements matérialistes de la pensée de Marx et le sens spirituel spécifique du vécu religieux, même au travers de l'organisation de la vie sociale la plus commune à tous. Cela nous amène au premier axe de tes questionnements. Marx, continuateur antithétique à l'Idéalisme prééminent chez Hegel et lecteur critique de la construction fuyante de Dieu selon Feuerbach, n'en est pas moins le disciple en sensibilité des grands matérialistes antiques comme Epicure et Lucrèce. Pour Marx, pour faire simple, la réalité c'est le matériel concret du vécu quotidien, c'est le "là" pas "l'ailleurs", "l'au-delà", le détour théorique qu'il prône dans l'action révolutionnaire. Hors toutes les religions monothéistes mitigent la valeur de réalité de notre dimension pratique. Donc, Marx a souvent attaqué les religions au nom de cette valeur de diversion du regard du réel que leur sollicitation dans le discours et la sphère politique et sociale a toujours suscité. En cela, on pourrait estimer qu'il a raison mais en un sens puisque d'un autre, il confond deux choses dont seulement l'une se prête aux feux légitimes de sa critique. Ces deux choses sont la religion en elle même, dans sa consistance propre et de l'autre son emploi instrumentalisé suivant sa profondeur d'impact sur les consciences sur lesquelles elle agissait. Historiquement, la religion a toujours été un outil privilégié de l'idéologie de classe mais il faut distinguer cette interaction stratégique spatio-temporellement située et qui a toujours existé avec comme l'enjeu une domination et légitimation d'une certaine autorité sociale. Mais dans le fond, le vrai terrain d'opposition est philosophique. C'est un avatar de l'affrontement classique entre le matérialisme (cismondiste) et le spiritualisme en général métaphysique (transmondiste). Ainsi d'autres philosophies comme la platonicienne tendraient plus vers la résonance fondamentale des religions classiques. Marx, dans son anthropologie, centrée non pas sur une idée de la nature ou d'un être transcendant qui fait l'homme, mais de l'homme qui historiquement fait l'homme a ramassé dans sa critique d'un phénomène situé de façon incendiaire et quasi-terroriste de façon plus que fondée la cible légitime de sa généalogie, par ailleurs intéressante. En gros, sa critique dévastatrice est aussi criticable que celle démesurée qu'il adresse à l'endroit de la racine du socle religieux traditionnel. Ainsi ses primats et son assise le prédisposaient clairement en toute cohérence à ce heurt des plus violents avec les religions en général et sûrement l'Islam en particulier dans ta question Sow Harouna comme il a pu encore en croiser en philosophie comme en économie à des penseurs comme St Thomas d'Aquin ou Malthus (un homme de droite on aurait dit aujourd'hui).Mais, pour sauver tout de même Marx, je crois que c'est d'avantage aux passages en soute impérailistes bien réels dans ces transmissions religieuses qu'il s'en prend en humaniste et universaliste convaincu même si on sait que les modalités selon lesquels il portait ses capes peuvent être remis en cause en nous interrogeant sur l'idée d'une nature humaine qui lui posait beaucoup problème. Mais cela on en reparlera pour la troisième question notamment.
Ibnou Soumaré Pour ton deuxième point, sans s'attarder dessus, Marx est économiquement le second juge critique, cette fois politique et économique, sur le procès de l'héritage de la révolution française (après Kant sur le plan philosophique) et de la révolution industriellle en Angleterre. On peut l'y souscrire quasiment car lui-même en fait cas en disant qu'il s'est formé à l'économie à partir des classiques anglais tout particulièrement Smith et Ricardo.
Ibnou Soumaré Pour Marx qui sur le troisième point épineux de la propriété, est comme Kant un disciple du Rousseau des discours (sur les arts et sciences et l'inégalité des hommes) qui relance le sulfureux problème du fondement du Droit de propriété qu'un autre disciple, Kant, embarrassé devant ce casse-tête évacuera cyniquement par un "gloire aux premiers possesseurs, malheur aux autres. Chez Marx, contrairement à Kant, la question est dénouée différemment. Tout d'abord, pour Marx, philosophe du déterminisme social en cela, il n'existe pas d'individu ni de nature humaine mais des rapports (de situation et de domination) donc le fondement de la propriété privée est aussitôt remis en cause. Et comme chez Rousseau, outre cette considération de base, il considère que l'individu n'existant pas, les biens de propriété étant issus matériellement d'une base relevant de la propriété commune, la propriété privée est une forme de spoliation dans son principe. Les religions classiques, l'Islam y compris, comme Kant ou Leibniz (selon un point de vue très subtil) donc reconnaissent l'existence d'individus et de choix sans nier toutefois les déterminations auxquels ces sujets peuvent être sujets sans leur dénier la faculté de choix et de responsabilité dans la définition de leurs projets. Chez Marx, sa philosophie en termes de relations (mieux je dirai structurée de rapports de lutte de classe). Ce refus est cohérent et s'emboite avec le regard sur la conception humaine, le statut de légitimité de droit des individus sur les biens selon son origine matérialiste chez Marx. Pour lui, le vecteur des transformations est l'homme par son action sur la matière. La religion a par ailleurs ses mécanismes de charité et d'effet redistributif entraînant de l'entreprise pour l'intérêt général hors Marx selon la logique de sa représentation des liens humains ne peut y souscrire qu'au nom de l'utopie. Et là, il tombe dans la contradiction proprement philosophique de sa pensée et c'est là où l'analyste impeccable du Capital se prend les pieds dans le tapis. Comment un matérialiste peut-il être révolutionnaire car cela supposerait d'accomplir une utopie (un non-lieu selon l'étymologie à faire advenir par définition) ? Et là, on voit que le vitrail de matérialisme de Marx souffre d'une faille idéaliste dans l'essence même du projet révolutionnaire car le bas blesse là : ne peut être de façon non contradictoire révolutionnaire qu'un idéaliste car un matérialiste laisse à la nature le privilège de se déployer selon son organicité propre. Cela est dans Schopenhauer et va être l'aberration de tous ceux qui à sa suite reformuleront ce contre-sens en en appuyant la position. (je pense aux grandes figures de la philosophie française passées par le marxisme comme Sartre, Althusser ou Foucault après).
Ibnou Soumaré Pour la quatrième question, elle est ouverte je pense. Car dans les fins, bien que les contenus soient différents, il est visé en religion comme chez Marx la justice et l'harmonie sociale dans le bien. Tout est à définir dans cette phrase et c'est aussitôt qu'on met des éléments sous ces rubriques qu'on est tout de suite conduit à penser qu'une opposition manifeste régit ces deux ambitions. Toutefois, en nous plaçant sur le terrain politique, cela devient moins évident car les religions (je pense à la lutte de l'Islam pour son assise s'est faite dans une forme de quête révolutionnaire avec les premiers croyants qui ont dû affronter des leurs comme cela est le cas dans d'autres traditions également comme le corpus canonique hindou du Mahabarhata et de la Bhagavad Gita en son coeur). Tout cela, pour dire que des idées, en réflexion pure, peuvent être portées pour appuyer l'une des positions comme l'autre. Néanmoins posons ce que je crois être le problème fondamental du communisme que peut être sa conception de l'homme en pensant éradiquer le fléau de classe dans la destitution de cette logique en passant par un stade d'Etat socialiste. Dans l'idéal de la finalité de satisfaction, de paix et de partage abstraite de tous envisagé dans cette situation, on pourrait dire que cela pourrait converger avec la finalité religieuse à ce que la richesse produite puisse tous nous servir. Cependant, l'incompatibilité de la contrainte formelle de l'autorité communiste pourrait amplifier comme Platon ou Tocqueville l'ont vu l'ampleur des défauts démocratiques en créant une dictature du nombre indépendamment de la valeur fondée ou infondée, éclairée ou ignorante de ses positions. Les principes d'individu, de liberté mais aussi d'appel à une certaine disposition éthique et morale plutôt que leur déni à peine sensible dans l'architecture intellectuelle de Marx et de ses épigones entraînent à ce niveau sur cette distinction essentielle et décisive une incompatibilité structurelle des voies et idées finales de la voie religieuse et de la dictature du prolétariat. Ta conclusion semble un bon compromis à toutes les directions explorées et sans aller comme toi, dans le sens tant d'une apologie que d'un dénigrement ordinaire du Capitalisme, l'idée est d'en subvertir l'intention. Car s'il est une chose à reconnaître à Marx (et ce, en nous basant sur l'argument de responsabilité et donc de choix et donc de liberté qu'il n'aurait sûrement pas appuyé dans la teneur métaphysique de la chose que nous appuyons), c'est qu'on ne peut pas parler de moraliser le Capitalisme car c'est un système économique par définition amoral ou "transmoral" (d'effet moral mais de nature strictement non morale). On peut moraliser les hommes qui le font fonctionner et cela c'est une responsabilité politique des individus. Voilà qui peut permettre de trouver je pense un compromis de complémentarité mutuelle qui conserve les deux termes principaux de notrréflexion : le marxisme représenterait le moyen de la praxis et les causes de la religion en général l'incarnation finale accomplie de son esprit d'idéalisme prospère, moral et juste (mots très difficiles à tenir ensemble dans la réalité pratique de l'action quotidienne).
Sow Harouna Merci Ibnou Soumaré pour ces analyses qui nous permettent d'apprendre encore à travers votre savoir immense.
Mourad Gueye Concernant le 3ème point :
Pour mémo,
- Toute la théorie économique de Marx part de son refus de la PROPRIÉTÉ PRIVÉE. Alors que Islam accepte et recommande. N' y a t-il pas un autre désaccord ?
Attention, la théorie économique élaborée dans le Capital (Vol 1) de Marx n'est pas contre la "propriété privée". Au contraire, elle dénonce le fait que les capitalistes du 19ème siècle s’appropriaient injustement le travail de leurs salariés !
Smith, Ricardo et Marx savaient distinguer 2 choses:
- la valeur du travail accompli : par exemple produire du coton
- du salaire perçu : un salaire de misère au 19 siècle
=> (valeur du travail - salaire) = Vol du Capitaliste du 19è !
Les preuves que les capitalistes du 19è étaient surtout des voleurs, or l'on sait ce que les religions pensent des voleurs :
- Au 19è, il n'y avait pas de mutuelle de santé, de retraite, de chômage, de congés payés etc.
- Au 19è, les enfants en dessous de 10 ans travaillaient dans des usines polluées et polluantes plus de 12 heures d'affilée
- sans parler de l'esclavage et de la colonisation
- Au 19è tout allait dans la poche du capitaliste : l'argent qu'il mérite et l'argent qu'il volait aux travailleurs
Ibnou Soumaré Je vois ce que tu veux dire mais dans le Capital, Marx dissèque analytiquement suivant une approche se voulant objective et rationnelle la structure de rémunération des facteurs de production. Mais dire qu'il ne remet pas en cause la propriété privée, ...Voir plus
Mourad Gueye Marx était communiste Ibnou
Tu as raison : les communistes sont contre la propriété privée.
C'est pour cela que j'ai été précis : "la théorie économique" de Marx dans le Capital Volume 1 ... Cette théorie là n'est pas contre la propriété privée...Voir plus
Ibnou Soumaré Mourad Gueye Oui alors sur cela je te confirme et cela ne m'étonne pas que sa façon analytique de desosser le squelette du capitalisme t'ait particulièrement marquée. Marx a été là très aristotélicien et à ton goût j'imagine (il était sûr de son propos...Voir plus
Mourad Gueye Voilà, j'aime bien Marx comme chirurgien aristotélicien de son patient : l'économie politique
C'est Marx qui m'a permis de comprendre l'essence du capitalisme, son mouvement (ce n'est pas Smith ni Ricardo ni les autres, même si Bastiat est essentiel c...Voir plus
Ibra Gueye Le capitalisme est compatible avec l islam contrairement au communisme qui est violent et nous ote nos biens acquis apres un dure labeur ...Voila le discours dans l interieur que Sow Harouna inconsciemment cherche a objectiver par un langage comme toujours traduit et trahit la pensée.
Hegel tuteur de Marx en philo avertit deja que l interieur s exteriorise ...les determinations sociales de classes sont plus inconscientes que l inconscient de Freud
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Ibra Gueye C est Proust dans un texte au bord de la plage ou flanent des jeunes filles qui parlent ainsi c est pas moi ni Marx sinon on allait nous accuser de materialisme mecanique
Ibra Gueye L’HISTOIRE demontre combien le Politique et Religion sont copains comme larrons ...Bien des fois la Religion legitime et justifie le pouvoir politique de l ordre etabli ...Mais aussi combien de fois les premiers chretiens se sont souleves contre l Empire romain et que le Prophete s est battu contre l ordre etabli a la Mecque
Mourad Gueye Lol Dom' Baye Ibra,
Aux côtés du roi, il n'y avait ni la gauche ni la droite !
- A gauche du roi, l'on trouvait surtout la religion (tu as raison)
- et à sa droite son autre suppôt : "le système juridique" (que dénonçait Marx : les "juristes" romains !)
Ibra Gueye comme larrons en foire Religion et Politique
Mourad Gueye Bref !
Comme tu l'as vu Ibnou :
Marx et Aristote - mes héros - sont semblables à bien des égards :
- travailleurs, ils ont presque "lu" tout ce qui a été écrit avant eux (il faut avoir eu écho de ce que disait la fille de Marx à propos de la quantité de travail que descendait son père). Je n'ai jamais lu un livre avec autant de références que celui de Marx (Capital). Idem, c'est via Aristote que l'on sait ce que pensaient les penseurs qui ont pensé avant lui
- intelligents, Marx et Aristote : voire certaines réfutations de Platon par Aristote, voire la réfutation par Marx des délires du premier prof d'éco Nassau W Senior ...
Deux purs génies : Marx et Aristote (Marx est élogieux vis à vis d'Aristote même si ce dernier est passé à côté de la théorie de la valeur travail de Ricardo - lui préférant les délires d'autres économistes basant la "valeur" sur le "besoin")
Ibra Gueye Proudhon dit que la propriete c est du vol ...Rousseau : Tout oisif est imbecile et doit tout a la societe qui le nourrit...pour fonder la propriete prive par le droit dans le passage de l etat de nature a l etat civil ou d animal bete et feroce l homm...Voir plus
Omar Sarr Sow Harouna, je pense que Grand Ibra Gueye, Mourad Gueye et Ibnou Soumaré sont beaucoup mieux placé que moi pour répondre tes interrogations. Je connais très peu l'Islam et je connais Marx un tout petit peu seulement. Je sais seulement que Marx était très acerbe vis-à-vis des religions qu'il considérait comme une auto-aliénation qui détourne les personnes matériellement pauvres de leurs biens véritables que sont les biens matériels. Marx comparéit cette aliénation à l'esclavage, dans la mesure où il considérait que les hommes d'église, perçus comme riche (pensons à tout l'or légendaire du Vatican) exploitaient cette aliénation pour s'enrichir sur le dos des aliénés. Est-ce que Marx aurait pu avoir la même perception à l'égard de l'Islam? Que dirait Marx par exemple d'une confrérie religieuse dont le Khalif est milliardaire alors que certains talibés vivant dans l'extrême pauvreté, des drogués, de véritables cas sociaux, continuent de lui verser du Hadia?
Ibra Gueye Sacre Omar Sarr ...Tu as la meilleure reponse du moins a mon avis car centre sur notre realite senegalaise
Ibnou Soumaré Parfaitement d'accord. Bien appliqué et mis à terre dans un contexte parlant.
Sow Harouna Merci a tous. Je n'ai pas fini de lire tous les posts. Mais les derniers comme celui de OmarSarr est interessant puisque ramene a notre realite. Et c'est l'essence meme de mes questionnement entre Marx et la religion revelee Islam.
Sow Harouna OmarSarr part d'une situation qu'il semble avoir vu et compris...."d'une confrerie religieuse dont le khalif est milliardaire alors que certains talibes vivant dans l'extreme pauvrete, des drogues, de veritable cas sociaux continuent de lui verser du Hadia".
Voila l'erreur de Marx et de bcp de penseurs du siecle des lumieres avaient faits. C'est de theoriser a partir des caricatures et non pas la source de la pensee elle-meme.
Le cas d'exemple de Omar Sarr, est ce que les fondateurs des confreries vivaient comme tu dis? Est ce dans leurs ecrits il y a des justifications claires de ce que le khalif que tu viens de mentionner son comportement? En Islam, est ce que le prophete Mohamed a laisse un sounnah ou un enseignement pareil? La religion revelee Islam ne le recommande nulle part parmis ses 6000 versets et les hadiths sahis?
Maintenant a partir la, si Marx aurait pu avoir avoir la meme perception a l'egard de l'Islam. A mon avis, il y a probleme. On se fait une idee et une perception a partir des SOURCES TEXTES ORIGINAUX, mais non pas a partir de ceux qui disent suivre les sources et les textes.
Ce khalif par son comportement merite d'etre condamne, critique etc. Mais quant a s'atraquer a sa confrerie jusqu'a developper une theorie, me parait leger pour un intellectuel ou penseur.
Et meme Marx lui-meme apres sa mort a vecu pareil. Pourquoi, il y a le Marxism de Marx et le Marxism des autres qui croient comprendre et appliquer les theories de Marx pour en faire une ideologie.
Sow Harouna Je vais lire attentivement Ibnou Soumaré, Ibra Gueye et Mourad Gueye pour me faire une idee de ces questionnements.
Ibnou Soumaré Mon cher Harouna, il y a non un problème de la source mais de cohérence entre la source et ceux qui se disent l'incarner. En cela, l'approche de Omar Sarr est très pertinente, encore que des gens comme Marx allaient bien au delà du simple préjugé. La p...Voir plus
Ibnou Soumaré Mon cher Harouna, il y a non un problème de la source dans les références de ces penseurs mais de cohérence entre la source et ceux qui se disent l'incarner. Les européens du 18ème ont beaucoup lu et découvert des écrits orientaux, y compris religieux ...Voir plus
Ibra Gueye l heritage judéo-chrétien en Europe. ..L Economie de la Turquie de Herdogen...la sacro sainte secret bancaire - la Propriete privee...La lutte de classe est ringarde ( les classes moyennes ) ...Se satisfaire des aspects positifs du capitalistes chers amis Sow Harouna Ibnou Soumaré, Mourad Gueye, Omar Sarr avec ces ingredients les sceptiques de la Modernite de l intersubjective et sutres neo kantiens Heiddeger Foucault Deleuze ...Nietzchien de gauche de Mai 68 font l apologie de la Societe de consommation pour decharger le Nazisme et charger le Communisme Totalitaire de Anna Harrent ...En France des les annees 60/70 ( apres Mai 68 sous les paves non... la plage mais Des Pen) Le Gaulisme et PCF commencent a chute avec en économie l essor du Liberalisme financier ...Tout cela aboutit au socialisme de Mitterand -retournement de 83, Jospin ancien trotscky ... Kot Mindict Hollande et Macron today ils s attaquent tous aux acquis du Front populaire et la securite sociale et les retraites de la liberation apres que le plan Marshall Yankee otanien ait travaille la société francaise jusque dans les campagnes ...sur un fond de la doctrine de Monroe de contaiment du communisme ...
Ibnou Soumaré Mon cher, bien que j'admette la réalité de la plupart des éléments évoqués, cela ne signifie pas se satisfaire (au sens d'accepter tant bien que mal) les aspects positifs du capitalisme. En plus, ce n'est pas lui le problème qui est à changer mais l'éthique des hommes qui est à sublimer dans le sens de l'intelligence mise en pratique dans la fameuse formule de Keynes : nous sommes tous dans la même barque. Ce que je pourrais sauver de l'expression lapidaire "se satisfaire des aspects positifs du capitalisme" serait tout juste de ne pas tout jeter, de retenir les aspects efficaces du fonctionnement de libre marché et des processus financiers. Et cela, il y en a, c'est d'avantage la structure des intentions qui est à parfaire qu'une quelconque remise en cause du système dont la donne se comprend en reflet de l'éthique ambiante des relations humaines en général (souvent très perfectible). Vous parlez de sécurité sociale et autres, cela, on ne peut être contre par l'objet mais d'avantage par la forme et le caractère judicieux d'un point de vue économique de son organisation fonctionnelle. La théorie des jeux et l'étude des incentives que la sécurité sociale génère avec les migrations qu'elle justifie, en plus des vers internes des failles administratives, des fraudes et j'en passe, nous font voir qu'on passe d'une initiative vertueuse à un schéma potentiellement plombant économiquement pour la société car sollicitant d'avantage de consommation que de production. De manière plus prosaïque et simple, le pendant dialectique (et d'autant plus décisif qu'il est en amont) de la consommation est la production. Il faut des ressources pour financer les emplois et cela passe par un socle productif par ailleurs. Marx, lui-même, tout en s'indignant des dérives de la chose, reconnaît même la rationalité de cette logique d'accumulation du capital. C'est pourquoi on peut souscrire aux fins de la Gauche sans le faire de ses moyens qui ne sont pas, je crois, les mieux disposés pour permettre de soutenir un levier utilitariste optimisé de prospérité profitable à tous.
Ibra Gueye Comble de malheur ils fusillent la tradiction philosophique de Platon Descartes Kant-HEGEL MARX de l Episteme de la contradiction (Aristote principe de non contradiction ) de l Entendement de la Raison ...enfin du devenir historique vers la liberte de l Universel et de la realite singuliere contre les communautarisme le culturalisme la montee des extremes neo fasciste et autres islamophobie sunite contre chite outou contre toutsi....
Ibra Gueye Rousseau est du bataillon le Passeur - contrat social.- le scandale parmi les philosophes des Lumieres le Newton de la Morale d apres Kant
Ibnou Soumaré Rousseau est un penseur majeur, tant dans la limpidité de son style qui touche que dans la profondeur des implications de ses idées. C'est un révolutionnaire "naïf"", d'où la terreur suscitée par cette Lumière qui n'est pas comme les autres. A Rousseau, s'il est un côté critique qu'on pourrait faire à sa pensée, c'est d'avoir nourri ce battement assyrien de nostalgie militariste à la romaine ou un élan collectiviste (en cela, il est imputable de la même remarque que pour Marx). Mais, qu'on l'aime ou l'aime pas, Rousseau comme Descartes est un ouvreur de paradigmes et il a été à partir de sa généalogie un remetteur en cause de l'évidence objective, naturelle et millénaire de l'ordre social, ce avant Marx. Tous les révolutionnaires qui le suivront, les uns par les lois et la République comme Kant, les autres par l éloignése renversement de classe comme les communistes descendent de cette sorte de filiation Abrahamique qu'il a avec des axes aussi différents en méthodes.
Omar Sarr Tu sais bien Sow Harouna, que la valeur d'une théorie ou d'un modèle scientifique réside dans sa cohérence et sa conformité avec les faits vécus. D'ailleurs, on reproche très souvent aux théories et modèles économiques (à tort de mon point de vue), le fait qu'ils apparaissant très souvent comme décalés du quotidien des gens, des faits réels. Il est fréquent par ces temps qui courent, que lorsqu'on prédit de la croissance économique, on se retrouve avec une décroissance, voire une récession et vice-versa. On ne peut donc pas reprocher à un grand scientifique comme Marx de baser sa réflexion sur ceux que vivaient les gens très concrètement.
Ibnou Soumaré En effet, le problème que vous posez tient bien à la compréhension de la signification d'un modèle ou d'une théorie. Bien que je puisse souscrire à une critique des modèles existants, ce n'est pas au même niveau courant et facile des outils conceptuels utilisés pour construire les théories. Un modèle n'est pas censé décrire le réel mais en répliquer le fonctionnement de façon abstraite, c'est une représentation simplifiée de la réalité. Un modèle marche d'autant mieux qu'il est riche en possibilités de simuler en son sein dans leur structure des phénomènes complexes de la réalité. Toutefois, d'une part, le modèle ne doit pas fausser sa référence en discriminant des variables importantes. En cela, certains modèles plus ou moins déterministes, au nom de ce vice cartésien de certitude, évacuent des éléments fondamentaux à la compréhension des problèmes étudiés. De l'autre, les outils employés pour le formalisme de la théorie doivent être adaptés avec sa substance expressive. C'est comme vouloir représenter du discret avec un argument de continuité. L'argument phare revient souvent à dire que la profusion discrète tend à donner une apparente continuité acceptable mais qui connaît l'infinitésimal en sait la charge de flottement et d'arbitraire implicite sur la dotation des données constitutives de l'allure d'une fonction (Leibniz avertissait déjà sur le fait que ce n'est qu'un expédient utile au calcul quand on l'accusait d'introduire des valeurs monstrueuses dans les nombres classiques). Cela ressemble un peu à ce qu'on pourrait dire de la valeur du i imaginaire pour résoudre des équations algébriques même si comme pour l'expédient de x, outre le subterfuge, des mathématiciens pensent qu'il pourrait y avoir un ressort d'existence réelle à ces objets mathématiques. Le même problème existe en physique. Le problème de ces modèles (outre leur abstraction qui n'est pas le dada de tous), loin d'être taxé de ne pas assez bien décrire de façon terre à terre la réalité de base est de ce fait d'ignorer des effets inhérents et actifs universels du contexte économique des individus comme l'incertitude forte de notre condition ou les bases anthropologiques qui les régissent (je pense à la rationalité en particulier) en plus de l'inadéquation des outils utilisés dans bien des circonstances d'emploi en faussant la pertinence fonctionnelle dynamique. Un bon modèle en ce sens est comme dans le roman d'Oscar Wilde du même nom le portrait de Dorian Grey et non l'étude de la ressemblance du Dorian Grey réel à son image dans le tableau.
Omar Sarr Je partage tout à fait ton analyse Ibnou Soumaré. Très pertinent et instructif. Merci vraiment
1 octobre 2017
Gueye Ibra